
La région d’Amoron’i Mania est actuellement peuplée de près d’un million d’habitants. La majorité de la population à vocation rurale, bien avant cette crise, perçoit moins de deux dollars par jour. Les habitants de cette partie centrale des Hautes Terres, comme tout l’ensemble de l’île, vivent dans une situation précaire due à des circonstances aggravantes qui frappent durement le quotidien de la population et sa survie. Amoron’i Mania est classée comme une région pauvre sur le plan économique, notent les observateurs. L’exiguïté des terres cultivables dans la partie Nord et celle de l’Est où se concentrent les trois quarts de la population, les difficultés d’approvisionnement en matière première pour l’artisanat, le manque d’emploi, l’insuffisance et la vétusté des infrastructures constituent des freins au développement.
Soutenue. L’exiguïté des terres cultivables dans la partie Nord et Est, la hausse du taux démographique de 3,5 pour 1.000 habitants contre 2,5 à l’échelle nationale nécessitent une politique de migration plus soutenue et constante vers l’Ouest où s’étendent de vastes terres. Des actions dans ce sens ont été entreprises plusieurs années auparavant, mais les efforts ont du mal à se poursuivre, notamment dans le domaine de la mise en place des infrastructures de base et du renforcement de la lutte contre l’insécurité, vols de bœufs.
75%. Réputée pour être la capitale historique de l’artisanat, la ville d’Ambositra ne jouit plus actuellement de cette renommée. Plus de 75% des artisans ont abandonné la filière pour se consacrer à d’autres secteurs d’activités comme le métier de tireurs de pousse-pousse entre autres. Les difficultés d’approvisionnement en matières premières posent problème alors que des centaines de mètres cubes de bois précieux pourrissent dans les magasins de stockage des différents services des Eaux et Forêts à travers toute l’île. Voilà un manque à gagner pour l’Etat dans l’approvisionnement du marché intérieur.
OIT-BIT. Après la fermeture des usines AFOMA et MAGRAMA, l’insuffisance d’emplois pour les jeunes a été fortement ressentie sur la vie économique et sociale de la région. Certes, l’appui de l’OIT à travers le BIT pour la formation des jeunes entrepreneurs dans les établissements techniques professionnels a marqué ses débuts en amont, mais beaucoup reste à faire en aval dans le soutien à la vie professionnelle de ces jeunes entrepreneurs dans la création d’emplois, un soutien continu.
Infrastructures. L’insuffisance, voire la vétusté des infrastructures de base dans la région constitue un blocage. Apparemment, il n’y a que la RN7 qui est goudronnée. La route reliant Ambositra à Fandriana ne l’est que de nom, plus de 3 heures pour faire le trajet d’Ambositra-Fandriana distant seulement de 45 km. La RN 34 reliant Ambatofinandrahana, un grenier agricole, attend toujours son désenclavement, pour pouvoir donner un avenir meilleur de la population et ce sera pour quand… ? Pour l’heure la population doit subir les désagréments de la pandémie.
CHAN MOUIE Jean Anastase