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dimanche, décembre 15, 2024
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Crise sanitaire, guerre en Ukraine : La Banque mondiale prévoit un ralentissement économique en Afrique

À l’instar de  la grande majorité des pays d’Afrique subsaharienne, Madagascar  n’est pas épargné par les effets néfastes de  la pandémie de coronavirus et de la  guerre en Ukraine.

La dernière édition du rapport Africa’s Pulse de la Banque mondiale, une analyse semestrielle des perspectives macroéconomiques à court terme de la région, prévoit une croissance de 3,6 % pour 2022, en baisse par rapport aux 4 % enregistrés en 2021.

Principaux exportateurs

« Ce ralentissement s’inscrit dans un contexte régional marqué par la persistance de nouveaux variants de la maladie à coronavirus (Covid-19), l’inflation globale, la perturbation des chaînes d’approvisionnement et les chocs climatiques » précise le rapport en ajoutant que  « la montée des cours mondiaux des matières premières, qui s’est accélérée depuis le début du conflit entre la Russie et l’Ukraine, vient s’ajouter aux autres défis économiques de la région ». En somme, selon les analyses des économistes de la Banque Mondiale,  cette crise russo-ukrainienne influe considérablement sur les pays africains. « Principaux exportateurs mondiaux de denrées alimentaires, la Russie – qui est aussi le plus grand exportateur d’engrais au monde – et l’Ukraine, représentent une part importante des importations de blé, de maïs et d’huile de graines, et celles-ci pourraient s’interrompre en cas de poursuite du conflit. Alors que les économies d’Afrique subsaharienne risquent fort d’être touchées elles-aussi par le durcissement de la conjoncture mondiale et une réduction des flux financiers étrangers vers la région, l’analyse relève que la hausse des prix du carburant et des denrées alimentaires se traduira par une inflation à la hausse dans les pays africains. Les personnes pauvres et les populations vulnérables seront les plus touchées, en particulier dans les zones urbaines. Dans le contexte actuel d’instabilité politique accrue, on peut craindre que davantage de troubles civils n’éclatent du fait de l’inflation entraînée par les prix de l’énergie et de l’alimentation ».

Inégale

L’étude note que la reprise demeure inégale, incomplète et à géométrie variable à travers la région. « S’agissant de l’Angola, le Nigéria et l’Afrique du Sud, les trois principales économies régionales –  l’Afrique du Sud devrait voir son niveau de croissance reculer de 2,8 points de pourcentage en 2022, ralenti par des contraintes structurelles persistantes. L’Angola et le Nigéria devraient quant à eux poursuivre sur leur trajectoire de croissance de 2022, en progrès de respectivement 2,7 % et 0,2 %, grâce notamment aux prix élevés du pétrole ainsi qu’à une bonne performance du secteur non-pétrolier. Les pays riches en ressources, en particulier dans le secteur extractif, enregistreront une meilleure performance économique du fait de la guerre en Ukraine, tandis que les pays ne disposant pas de ressources naturelles abondantes connaîtront un ralentissement de leur activité économique.

Si l’on exclut l’Angola, le Nigéria et l’Afrique du Sud, la croissance régionale est projetée à 4,1 % pour 2022, et 4,9 % en 2023. L’Afrique de l’Est et australe affiche une reprise soutenue après la récession, avec 4,1 % en 2021, mais elle devrait baisser à 3,1 % en 2022 et se situer aux alentours de 3,8 % en 2024. À court et moyen termes, la République démocratique du Congo et la Zambie devraient bénéficier de la montée du prix des métaux et profiter de la transition vers les combustibles non fossiles sur le long terme. Le Rwanda et les Seychelles devraient connaître la plus forte contraction en 2022, avec une baisse de respectivement 4,1 % et 3,3 % ».

Revue à la baisse

Le rapport souligne également l’importance du développement des programmes de protection sociale au-delà des filets de protection sociale, pour renforcer la résilience économique et la capacité de faire face aux chocs, en particulier pour les ménages pauvres et vulnérables. Parmi les recommandations, on notera l’importance de développer les programmes d’assurance sociale, d’épargne et d’emplois, qui contribuent à la résilience économique en protégeant les employés urbains du secteur informel et en aidant les populations à investir dans leur santé et leur éducation.  Notons que pour Madagascar, après un réel élan en 2021 la croissance économique a été également revue à la baisse dans la loi de finances rectificative 2022.  « Les catastrophes naturelles survenues au premier trimestre 2022 ainsi que les conséquences de la guerre en Ukraine (hausse des cours du pétrole et des produits alimentaires ; le ralentissement de la demande mondiale ; l’incertitude) vont peser sur l’économie malgache. Les objectifs de croissance économique sont ainsi revus à la baisse. La LFI 2022 prévoyait une croissance économique de +5,4% en 2022. Les estimations récentes indiquent que Madagascar devrait connaître une croissance économique de +4,3% en 2022. Cette performance économique devrait être soutenue par une croissance de +3,8% au niveau du secteur primaire (contre +3,4% dans la LFI 2022), de +8,7% pour le secteur secondaire (contre +8,5% dans la LFI 2022), et de +3,8% dans le secteur tertiaire (contre +5,7% dans la LFI 2022) ».

Recueillis par R.Edmond.

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