Diarrhées pédiatriques en hausse, pénurie d’eau potable, coupures d’électricité : les signaux sont au rouge. L’opposition hausse le ton face à une situation sanitaire qui ne cesse de s’aggraver dans tout le pays, et dénonce un silence jugé « coupable » de la part du régime actuel. Selon le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé, en date du 10 juin 2025, une augmentation inquiétante de 38% des cas de diarrhées pédiatriques a été enregistrée à l’échelle nationale. Une flambée qui intervient dans un contexte de déliquescence des services publics essentiels, notamment l’eau potable et l’électricité. « Madagascar est au bord d’une crise sanitaire de grande ampleur », alerte le Secrétaire général du parti Tiako i Madagasikara, Rina Randriamasinoro.
Le drame d’Ambohimalaza, survenu le 15 juin dernier, a jeté une lumière crue sur la gravité de la situation : 17 personnes ont perdu la vie et 32 autres ont été hospitalisées après avoir consommé des aliments contaminés. Alors que la piste d’un empoisonnement est officiellement retenue après les résultats d’analyses, l’opposition insiste sur le fait que cette tragédie s’inscrit dans un climat sanitaire déjà délétère. À Ambositra également, des décès dus à une intoxication alimentaire ont été rapportés récemment, selon le vice-président de l’Assemblée nationale, Haingo Nambinina. « La population meurt en silence, dans l’indifférence générale », dénonce-t-il. Face à ce tableau sombre, l’opposition appelle le régime d’Andry Rajoelina à sortir de son mutisme et à engager des mesures urgentes. Trois priorités sont énoncées : rétablir un approvisionnement électrique fiable, assurer l’accès à l’eau potable sur l’ensemble du territoire, et sanctionner les responsables de cette crise. « Ce drame n’est pas une fatalité. Il est le résultat d’une irresponsabilité persistante. Chaque jour d’inaction coûte des vies », conclut un communiqué de l’opposition.
Julien R.