- Publicité -
jeudi, juillet 10, 2025
AccueilPolitiqueCrise sociale : La société civile tire la sonnette d’alarme

Crise sociale : La société civile tire la sonnette d’alarme

La crise sanitaire a fait plonger le pays dans une situation difficile.

La conjoncture est difficile et une crise politique est redoutée par les observateurs car « Madagascar traverse de nouveau un moment très délicat de son histoire », estime la plateforme nationale des organisations de la société civile. « Les séquelles des confinements contre la propagation du coronavirus qui ont duré presque un an sont toujours présentes sur les plans moral, économique et social et continuent de peser sur le quotidien de chaque citoyen malgache », a analysé cette organisation, dans un communiqué publié hier. A cet effet, « décréter un nouveau confinement tout en répétant ces mêmes erreurs serait un acte suicidaire et criminel pour l’économie, le social et la stabilité politique », estime cette organisation de la société civile.

Intransigeance. La crise sanitaire a sévi et les tensions politiques ont envenimé la situation. Pourtant, selon cette organisation, les tensions qui embrument actuellement le climat politique malgache étaient prévisibles au vu du contexte mondial et de la pandémie. Le projet de l’opposition à tenir une manifestation de rue, en février, a bien failli créer de nouveaux troubles. L’intransigeance des autorités a fait baisser la tension et a pu, jusqu’à présent, éviter que le pays replonge dans une autre crise. En tout cas, « une nouvelle crise serait catastrophique », a soutenu cette organisation de la société civile.

Vengeance. La situation fait alors couler beaucoup d’encre. Selon cette plateforme, si « le climat politique est délétère et angoissant actuellement, cela est dû, entre autres, aux séquelles des crises politiques récurrentes mal résolues ». « L’esprit de vengeance qui prédomine chez les protagonistes est néfaste à toute velléité de réconciliation nationale ou fampihavanana malagasy, et encore moins aux intérêts de la population malgache », poursuit-on dans le communiqué. En effet, la plateforme croit que « leur volonté d’apporter un vrai apaisement et un vivre ensemble harmonieux pour permettre à l’économie un décollage et une amélioration des conditions de vie des citoyens paraît invraisemblable ».

Inégalité. Le constat de l’organisation est également amer en matière de gouvernance. « Une gestion opaque et douteuse des aides extérieures liées à la pandémie ; l’absence de mesure concrète et efficace pour protéger les emplois, pour alléger et soutenir les entreprises sur les méfaits du confinement ; une perception controversée, parfois frustrante, qui aggrave l’inégalité des chances que génère la définition des priorités du Gouvernement ; un manque de volonté pour avancer vers un meilleur changement au vue d’un développement durable » sont des cas soulevés que l’organisation a partagés, hier, dans sa missive.

Intérêts directs. La plateforme de la société civile n’a pas manqué d’évoquer dans sa déclaration, hier,  le cas de ces organisations qui œuvrent au niveau des communautés. Elle estime, en effet, que « les marges de manœuvre sont restreintes pour la société civile et les communautés de base dont les revendications ne sont pas écoutées, où les défenseurs des droits de l’Homme ne sont protégés par aucune loi pour garantir ou assurer leur protection dans leurs actions de dénonciations, comme le droit de divulguer les injustices ou toutes sortes d’abus de pouvoir, le droit de s’exprimer et d’interpeller sur les sujets touchant les intérêts directs de la population, bref à toutes les questions se rattachant à la vie publique ».

Réconciliation. Et pour résoudre tous ces « maux qui rongent le pays », la plateforme de la société civile prône « la réconciliation nationale qui doit être dirigée par un organe indépendant, crédible et acceptable par tous, ayant tous les pouvoirs nécessaires lui permettant de réaliser ses nobles et difficiles tâches ». Elle propose également « la refondation de la République, laquelle doit être bâtie sur un système politique qui permet de garantir la transparence de gestion des affaires publiques, l’égalité de tous devant la loi, la séparation claire des pouvoirs, l’égalité de chance de tous les Malgaches dans tous les domaines, la sécurité humaine pour tous, la protection et la gestion rationnelle des patrimoines nationales (territoire, biens publics, ressources naturelles), la promotion du Fokonolona comme fondement de la gestion du territoire ».

Recueillis par Rija R.

Suivez nous
409,418FansJ'aime
10,821SuiveursSuivre
1,620AbonnésS'abonner
Articles qui pourraient vous intéresser

3 Commentaires

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici