
Les résolutions des assises nationales organisées au CCI Ivato en mai 2015 seront remises sur le tapis à Fianarantsoa pendant trois jours.
Le Pr Zafy Albert a laissé un grand chantier inachevé en matière de la réconciliation nationale. L’ancien président est décédé alors qu’il planifiait un calendrier de réconciliation, notamment sur les crises politiques de 2002 et de 2009. De son vivant, des tractations ont été menées auprès d’une part de Didier Ratsiraka et de Marc Ravalomanana (crise de 2002) et d’autre part de Marc Ravalomanana et d’Andry Rajoelina. « Les trois anciens présidents ont déjà accepté de s’engager sur la voie de la réconciliation. Après la disparition du Pr Zafy Albert, il incombe au CRN de conduire jusqu’au bout le processus. C’est ce que nous entreprenons actuellement. », a expliqué hier Tabera Randriamanantsoa. Avant d’affirmer : « Sur la crise politique de 2002, les présidents Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana ont déjà affiché leur détermination à se pardonner. De même sur la crise de 2009, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina ont déjà donné leur accord à notre démarche qui ne s’imbrique jamais avec celle du Conseil du Fampihavanana Malagasy (CFM). »
Rendez-vous dans la capitale Betsileo. Ces derniers jours, un groupe d’experts et de simples citoyens se concertent sous l’égide du CRN (Comité pour la Réconciliation Nationale) sur des actions qui devraient être concrétisées dans le cadre de la mise en œuvre d’une vraie réconciliation nationale. « Nous avons décidé à organiser des assises nationales à Fianarantsoa les 17, 18 et 19 mars. Toutes les Forces Vives de la Nation y seront invitées. Ce rendez-vous s’inscrit dans le cadre de poursuite des efforts déployés par le FFKM (Conseil Œcuménique des Eglises Chrétiennes de Madagascar) lors des assises nationales sur la réconciliation, tenues au CCI Ivato au mois de mai 2015. Ces assises nationales ont accouché des résolutions qui ne sont pas malheureusement appliquées jusqu’à présent. Le rendez-vous de Fianarantsoa nous permettra donc non seulement de remettre sur le tapis ces résolutions qui ont été cautionnées par le président de la République Hery Rajaonarimampianina, mais aussi de donner suite aux différentes déclarations faites par les évêques catholiques sur la situation socio-économique et politique à Madagascar. », a précisé Tabera Randriamanantsoa du CRN.
Autorité morale. Le CRN est parti de la conviction personnelle de l’ancien président Didier Ratsiraka selon laquelle, une vraie réconciliation nationale doit passer avant les élections. « Notre démarche entre dans le cadre de la prévention d’une nouvelle crise politique qui risque de replonger le pays dans une situation chaotique. Il ne s’agit pas d’élaborer une nouvelle feuille de route, mais d’amener les acteurs politiques à un accord qui nous permettra d’organiser des élections pacifiques et justes. », a souligné le ministre de la Fonction Publique du gouvernement d’union nationale de la Transition. D’après Tabera Randriamanantsoa, le CRN et le FFKM ne veulent pas se substituer au CFM qui a ses propres missions définies dans le texte le régissant. « Malgré l’institution du CFM, les leaders religieux détiennent toujours une autorité morale dans la société malgache. Ils sont toujours écoutés. Il est donc difficile de les écarter du processus de la réconciliation à Madagascar. », a-t-il expliqué. A noter que depuis la mise ne place du Conseil du Fampihavanana Malagasy, les quatre dirigeants religieux du FFKM s’éclipsent du tableau de la réconciliation. Or, force est de constater que, le CFM patauge dans ses missions, faute de moyens budgétaires. Les Partenaires Techniques et Financiers seraient réticents à apporter leur contribution.
- Eugène