La situation quant à la santé de la reproduction des jeunes est à craindre dans la Cité des Fleurs.
«Ici, le taux de prévalence des MST est assez élevé. Par contre, celui du VIH/Sida reste à un bas niveau», affirme le Dr Pascal Rakotozanany, médecin Chef auprès du Centre de Santé de Mahabibo Mahajanga. Mais si le taux de prévalence du virus du Sida reste faible, ce n’est pas parce que la situation y est sans crainte. «C’est que jusqu’ici, très peu de gens font le dépistage du VIH/Sida. Mais depuis 2009, l’on a enregistré plus de 300 PVVIH issus des 6 districts, qui fréquentent ce centre de santé. La prolifération du VIH/Sida a été largement constatée surtout après la période de crise. De ce fait, presque tous les mois, l’on recense 1 à 2 femmes enceintes porteuses du virus du Sida», poursuit ce médecin.
9 à 10% En fait, certaines maladies sexuellement transmissibles (MST), comme l’herpès et la syphilis, peuvent multiplier au moins par 3 le risque de contracter le VIH, selon le constat de l’OMS. Et en parlant de MST, la recrudescence de ces maladies est également constatée à Mahajanga. «Si nous recevons 2500 patients par mois, 9 à 10% d’entre eux sont tous porteurs de maladies sexuellement transmissibles», confie le Dr Pascal. L’heure est donc grave dans la Cité des Fleurs concernant la santé sexuelle de la population. Comme toujours, les jeunes sont les premiers à en être concernés, en particulier les filles. «Les cas de MST les plus fréquents sont l’écoulement génital et l’ulcération génitale», rajoute ce médecin.
25 à 35 ans. En fait, ce centre de santé spécialisé pour le dépistage et le traitement du VIH/Sida et les MST, a été installé en plein centre ville. Ce qui devrait faciliter l’accès des populations locales aux préventions et soins de qualité concernant les MST et le VIH/Sida. Mais visiblement, cela n’empêche pas la recrudescence des infections sexuelles à Mahajanga. Le sort des jeunes, en particulier les filles, est donc fortement à craindre. «La tranche d’âge des personnes atteintes des MST est comprise entre 25 et 35 ans. Et comparées aux hommes, les filles infectées par ces maladies sont toujours plus nombreuses», explique de ce médecin. Il va même jusqu’à donner une estimation: «Sur 10 personnes porteuses de MST, 6 d’entre elles sont toutes de sexe féminin».
« Mandehandeha ». En fait, d’après des sources locales, la recrudescence de la prostitution des mineurs impliquant les jeunes filles, figure parmi les principales causes probables de la prolifération des infections sexuellement transmissibles à Mahajanga. «Mandehandeha», c’est ce que disent les filles lorsqu’elles se lancent dans les activités liées à la prostitution dans la Cité des Fleurs.
1 million de personnes. Mais la situation quant à la recrudescence des MST et du VIH/Sida ne concerne pas seulement Mahajanga. Les zones touristiques sont les premières à en être vulnérables. D’ailleurs, selon le dernier rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), chaque jour, un million de personnes contractent une infection sexuellement transmissible dans le monde.
Arnaud R.
