
La tête de liste des candidats conseillers municipaux de l’IRK, Clémence Raharinirina, se sent trahie par cette plateforme politique.
Le budget primitif de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) pour 2020 , adopté sans amendement avant-hier par les conseillers municipaux, se chiffre à 106 milliards d’ariary, soit deux fois plus que celui de 2019. Pour les simples observateurs, la CUA devra être deux fois plus performante cette année qu’en 2019 en termes de réalisations. Au sein du conseil municipal, l’adoption de ce budget primitif a entraîné un clash au niveau de la plateforme IRK, qui a propulsé Naina Andriantsitohaina à la mairie de la capitale. En effet, à entendre la conseillère municipale Clémence Raharinirina, qui a dirigé la liste de l’IRK aux dernières municipales, elle n’a pas voté ce budget élaboré par l’Exécutif qui, d’après elle, ne répond pas aux attentes de la population tananarivienne. Cette présidente du FTAR (Fikambanan’ny Taxi Antananarivo Renivohitra) dénonce surtout la hausse exorbitante des droits de fourrière. Le budget primitif de la CUA fixe à un peu moins de 2 millions d’ariary l’amende à payer par le propriétaire d’un véhicule mis en fourrière. Sur le plan politique, Clémence Raharinirina ne cache pas sa frustration en affirmant que le deal qu’elle a contracté avec la plateforme IRK n’a pas été respecté. « J’ai accepté de ne pas diriger une autre liste de conseillers aux municipales de Tana. Mon équipe et moi avons intégré la liste présentée par l’IRK. J’ai dirigé cette liste, et on s’est convenu qu’un poste d’adjoint au maire me serait attribué. Ce qui n’a pas été le cas. J’ai demandé le poste de directeur en charge des transports, mais on m’a encore refusé. Actuellement, je me contente de la présidence de la commission Transports au sein du conseil municipal », explique Clémence Raharinirina.
Minorité. Malgré ce clash, le maire Naina Andriantsitohaina est arrivé à faire passer son budget. Certains conseillers municipaux du TIM se sont allié à l’IRK. Force est cependant de constater qu’une opposition, bien que très minoritaire, commence à s’activer au sein du Conseil municipal de la capitale. Cette opposition est principalement animée par les trois conseillers municipaux de la liste KOMBA. Jusqu’ici, les conseillers TIM qui devaient jouer ce rôle dès le début s’éclipsent. Les trois conseillers municipaux de la liste KOMBA, dirigés par Hilda Hasinjo Ravelonahina, étaient très actifs dans les débats lancés autour du budget primitif de la CUA pour 2020. Ils s’insurgent surtout de la hausse de 300% des frais médicaux au niveau des CSB (Centres de Santé de Base) de la capitale. En effet, un adulte doit désormais participer à hauteur de 3 000 ariary contre 1 000 ariary auparavant. Tandis qu’un enfant de moins de quinze ans doit maintenant s’acquitter de 2 000 ariary, contre 700 ariary avant la modification. « Sur ce budget primitif de 106 milliards d’ariary, seulement 250 millions et 30 millions d’ariary sont alloués respectivement à l’achat des produits pharmaceutiques et des consommables médicaux, pour la prise en charge des malades au niveau des CSB gérés par la mairie », révèle Hilda Hasinjo Ravelonahina. Une manière pour cette élue de faire remarquer que, selon elle, l’équipe de l’Exécutif de la CUA se trompe de priorités dans l’élaboration du budget de la municipalité.
Recueillis par R. Eugène