
Le problème des marchands des rues à Analakely, ce n’est pas seulement une question de fluidité de la circulation et d’assainissement de la ville. Ces derniers ne paient pas de patentes, alors que les impôts communaux seront révisés à la hausse par la Commune Urbaine d’Antananarivo.
A Analakely, le jeu du chat et de la souris entre les marchands de rue informels et la police municipale est un quotidien qui ne semble plus effrayer personne. Un simple signe et le téléphone arabe fonctionne très vite, d’un bout à l’autre de la ville, les vendeurs à la sauvette prennent la poudre d’escampette. La CUA a promis de ne pas fléchir face à ces commerçants ambulants, ces derniers ne comptent pas non plus se laisser faire. Au grand dam des Tananariviens, mais aussi, et surtout, des marchands formels qui ont un emplacement dans le marché communal et qui paient chaque jour leur patente. Ces histoires de manifestations des marchands de rue éclipsent en effet d’autres malaises, dont on parle peu. Les commerçants informels s’installent, ne paient pas les redevances qu’ils doivent à la CUA, puisqu’ils squattent tout simplement les trottoirs, voire les chaussées, rétrécissant les rues de la ville. Ils proposent ainsi des prix nettement inférieurs à ceux des vendeurs dans les marchés communaux. Concurrence déloyale, mauvaise foi.
Hausse. Les marchés communaux sont désertés par les clients. Ces passants qui s’arrêtent en pleine rue pour acheter ceci et cela, on peut comprendre, puisque les produits coûtent moins chers après négociation, mais illégitime toujours car ce sont eux aussi qui contribuent à encourager les ventes informelles dans la rue. Les commerçants dans les marchés communaux ne savent plus quoi faire : déjà, le manque à gagner est palpable parce que les clients se raréfient, mais en plus, ces derniers paient les patentes. D’autant plus que la CUA va bientôt réviser à la hausse les impôts communaux. Selon cette dernière, certains montants datent de 1990. Les chiffres sont donc obsolètes et doivent être remis au goût du jour. Cette hausse est actuellement débattue par le conseil municipal lors de la session budgétaire. Après vote, cela passera par la préfecture de contrôle de légalité avant d’être appliqué. En d’autres termes, les impôts communaux vont augmenter, ce n’est qu’une question de temps !
Anjara Rasoanaivo