
Madagascar se lance dans l’abandon progressif des modes de cuisson traditionnels, au profit de solutions plus durables et plus sûres.
La lettre de politique de développement de la cuisson propre à Madagascar a été présentée lors d’un atelier organisé à l’hôtel de la Poste à Antsiranana, les 9 et 10 juillet derniers. Il s’agit d’une étape clé sur la transition énergétique domestique, pour la Grande-île. Organisé dans le cadre de l’élaboration de la Politique nationale de développement de la cuisson propre, cet événement marque une grande étape vers l’utilisation de solutions durables pour la cuisson. Six ministères, dont ceux en charge de l’Énergie, de la Santé publique, de l’Environnement, du Commerce, de l’Agriculture et de l’Elevage, ont été représentés à cet atelier, en tant que membres du comité ad hoc, pour l’élaboration de la politique nationale.
Dépendance
Fruit d’un partenariat entre le ministère de l’Énergie et des Hydrocarbures (MEH), le PNUD et le cabinet SAPPHYRE R&D, le document de travail présenté constitue le premier livrable de cette future politique. Selon ses promoteurs, ce document s’appuie sur des consultations menées à travers tout le pays, impliquant une large diversité d’acteurs publics, privés et associatifs. A noter que près de 95 % des ménages malgaches dépendent encore, actuellement, du charbon de bois et du bois de chauffe pour la cuisson des aliments. Une situation alarmante aux conséquences sanitaires et environnementales majeures : la déforestation atteint 200 000 hectares par an, tandis que la pollution liée à la fumée domestique causerait 16 000 décès chaque année.
Solution propre
Inscrite dans la Politique générale de l’État (PGE) et en cohérence avec l’Objectif de Développement Durable n°7 (énergie propre et d’un coût abordable), cette initiative vise à promouvoir l’usage des énergies renouvelables et des matières biologiques, comme l’éthanol ou les résidus agricoles, dans les foyers malgaches. Le processus d’élaboration est encadré par un comité ad hoc, réunissant des représentants de six ministères clés. La délégation du MEH, conduite par Fidiarison Kenny Marco Louis, directeur de la promotion de l’éthanol et des bioénergies, a rappelé l’importance d’une approche coordonnée et multisectorielle pour répondre à cet enjeu national. D’après les explications, l’atelier à Antsiranana n’est que le début d’un processus qui se poursuivra dans d’autres régions du pays, afin d’affiner et d’adapter la politique aux réalités locales. L’objectif annoncé est d’offrir à chaque foyer malgache une solution de cuisson propre, sûre et respectueuse de l’environnement.
Antsa R.