La situation sanitaire n’a pas empêché les protestants d’assister, hier, à un culte grand format à Antsonjombe.
Ils sont venus nombreux hier à Antsonjombe pour assister à un grand culte organisé par le bureau central de l’église réformée FJKM. L’objectif était de « bénir l’exercice pastoral 2022 et le président du FJKM » selon les annonces autour de ce culte. Les organisateurs ont donc mobilisé, depuis des semaines, les fidèles de tous les temples de la capitale à cette occasion afin de venir en masse à ce rendez-vous annuel. L’appel a fait écho et plusieurs milliers de fidèles ont rejoint Antsonjombe, hier, depuis la matinée, pour « recevoir la grâce du Seigneur et prier pour les affaires ecclésiastiques ». La présence des autorités a aussi été remarquée durant ce culte, notamment celle du président du Sénat, Herimanana Razafimahefa, de la directrice de cabinet de la Présidence de la République, Lova Hasinirina Ranoromaro et du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, Harifidy Ramilison. Marc Ravalomanana, qui ne manquerait jamais un tel rassemblement, a également été aperçu à Antsonjombe.
Reboisement. Un tel rendez-vous est une habitude au sein de cette Église. Mais depuis 2020, il a dû subir le revers de la pandémie. Aussi, à chaque occasion, le président de l’Eglise FJKM, qui a en tout cas dirigé le culte, a fait passer son message à travers son discours. Pour cette année, le pasteur Ammi Irako Andriamahazosoa a fait appel en faveur de la protection de l’environnement. L’homme fort de l’Eglise FJKM veut ainsi que les synodes et paroisses soient mobilisés pour « s’impliquer davantage au reboisement dans le pays ». Le message intervient à quelques jours du lancement officiel par le président de la République, de la campagne annuelle de reboisement pour cette année 2022. Mercredi prochain, Andry Rajoelina va lancer à Mahanoro la nouvelle campagne et le FJKM s’aligne déjà sur cette activité verte sous l’égide du gouvernement.
Interdiction. Les dirigeants FJKM ont donc réussi à rameuter leurs fidèles, mais ont largement échoué dans le respect des mesures sanitaires en vigueur. Certes les organisateurs ont veillé au respect des gestes barrières et de la distanciation sociale durant ce culte géant, mais le rendez-vous n’a pas tenu compte des dispositions sanitaires en vigueur dans la région Analamanga malgré la recrudescence des cas de contaminations dans la capitale. Les statistiques officielles sont loin d’annoncer que la situation s’améliore, la prudence devrait encore être de mise. En tout cas, la préfecture n’a pas encore levé la disposition relative à l’interdiction des réunions publiques en plein air. Elle reste toujours en vigueur. Mais au grand étonnement des observateurs, l’Eglise FJKM, une institution morale et moralisatrice, n’a pas reculé devant l’arrêté préfectoral en date du 16 décembre dernier qui énumère les mesures en vigueur dans la région Analamanga. A moins que certains hauts placés aient fait « exception » en faveur du FJKM afin que ses dirigeants en profitent à cœur joie, au mépris des dispositions sanitaires édictées.
Rija R.
