Grâce à l’association Tambohobe, qui a fêté dignement ses 20 années d’existence, samedi, le « vakisôva » a connu un revival dans la Capitale. Cet art séculaire et urbain est pratiqué depuis des siècles dans les grandes cités d’Analamanga. Il faut l’admettre, les Malgaches n’ont pas toujours vécu dans la jungle, les grottes et ne mangeaient pas des lapins crus, avant l’arrivée des colons soi-disant chantre de la civilisation. Le « sôva » était alors une pratique des jeunes, comme le rap ou le rock actuellement. Une musique qui était aussi utilisée pour véhiculer des messages politiques et sociaux. La célébration a été réalisée dans la digne tradition du « mitam–pihavanana ». Un culte chrétien a été tenu dans la matinée. Et l’après-midi, à part les diverses prestations artistiques, des zébus ont été abattus et leurs viandes partagées entre 500 convives, les membres, et les invités. Une fête digne de ce nom. Les artistes présents étaient Up The Rap, Vilon’Androy, José Satoub et d’autres encore. Les chefs de file de Tambohobe ont promis de redoubler d’effort pour raviver encore plus le « vakisôva » à travers le festival annuel. L’édition de cette année connaîtra un accent plus engagé, chaque troupe devra créer une chanson sur la violence, sous toutes ses formes, basée sur le genre.
Maminirina Rado
