Fort de son album « 39 tours d’Ange heureux », Tilahy Ramanamahandry reprend la scène ce soir au Custom Café Ampasamadinika. Cette fois, le principe est « 45 tours d’Ange Heureux ».
Tilahy Ramanamahandry, icône du hip hop malgache dans les années 90/2000, croit encore aux vertus de l’amour par ces temps où les chiens de berger se sont soumis aux loups. Il va le prouver sur la scène du Custom Café Ampasamadinika à partir de 19 h 30. « Si vous arrivez encore à vous réveiller chaque matin, c’est qu’il y a de l’amour en vous… nous, nous voulons le tenir réveillé », annonce-t-il. Il est du temps où le personnage incarnait le message, tout en vivant pleinement avec son temps. Ce genre de gars qui n’a pas laissé passer en silhouette sa jeunesse. Alors pour ce soir, il va s’entourer d’Imanga Mandimby au kabôsy, membre du groupe Bakomanga. Njaka de Tambours Gasy pour le cajun et le djembé. Rolf le bassiste, il apporte l’ouverture au monde. Parce que la troupe va performer en acoustique, pour se rapprocher un peu plus du roots, mais aussi apporter une musique hérissée de « funk alternative ». Elle est complétée par Bruno en accompagnement et accessoire. Dans un livre sur le rap malgache, il serait difficile de ne pas y voir mentionné le nom de Tilahyn, aux côtés des Shao Boana, Mashmanjaka… Également pour le slam et les nuits branchées d’Antananarivo. L’artiste opère ainsi un virage à la fois attendu et inattendu. « Le rap tend vers de l’ego trip révolutionnaire. Le babylon system, on le pointe du doigt et on le détruit. Par contre, notre approche est tournée vers l’amour », poursuit-t-il. « Tout le monde a du bon en lui, qu’il soit du babylon system ou non, c’est cet amour en lui qu’on va réveiller. Une musique d’éveil de la conscience », tout en promettant qu’il prépare un disque rap en tant que Maboto Tilahy, Maboto veut dire loubard. Durant la soirée, des artistes contemporains rassemblés dans le collectif « Dynamique solidaire » vont entreposer des œuvres. Et les meilleurs de la place actuellement : Isaac, Maherisoa, Ponk , Bazoo et des présences surprises. Les tableaux seront vendus aux enchères jusqu’au mois de juin. Le 16 juin, Journée mondiale des enfants africains, les fonds collectés serviront d’actions sociales pérennes auprès des associations dans plusieurs régions du pays.
Maminirina Rado