
Le temps a commencé à se gâter dans la côte Est malgache, hier après-midi. Du côté de Foulpointe, la mer est montée, la population a eu droit à ses premières gouttes de pluie. La capitale a aussi vu un temps devenir pluvieux vers la fin de l’après-midi.
Le ton est donné, Emnati s’annonce plus dévastateur que Batsirai. La direction générale de la météorologie (DGM) de la Grande île annonce dans son bulletin cyclonique spécial de 16 heures, hier, que « EMNATI pourrait être légèrement plus fort que Batsirai au moment de son impact ». Météo Madagascar d’ajouter, en guise d’interpellation qu’« étant donné la vulnérabilité des régions à risques, d’énormes dégâts généralisés sont à craindre même si le niveau de préparation est faible ». Météo Madagascar d’ajouter que le système est prévu toucher terre entre Mahanoro et Farafangana cet après-midi ou dans la soirée avec une puissance de 180 km/h, soit au stade de cyclone tropical intense. Côté trajet, le « météore » pénétrera les côtes malgaches en passant par les hautes terres centrales avant d’effectuer une sortie en mer dans la région Atsimo-Andrefana (Ampanihy) demain. Les régions concernées par le passage de ce cyclone seraient celles qui ont dû subir les affres de Batsirai. Le BNGRC ou Bureau national de gestion des risques et des catastrophes avance que « la trajectoire est presque une copie conforme de celle de Batsirai » et appelle les populations desdites régions à prendre les précautions nécessaires.
Imminent. La direction générale de la météorologie a, quant à elle, déclaré l’application de l’avis d’alerte rouge pour les régions Atsinanana, Vatovavy et Fitovinany à partir de 20 heures locales ce jour. Correspondant à un avis de danger imminent, l’alerte rouge signifie que la catastrophe est déjà là. L’avis d’alerte jaune (avis de menace) est aussi décrété par la direction générale de la météorologie pour Analanjirofo, Atsimo-Atsinanana, Anosy, Vakinankaratra, Amoron’i Mania, Matsiatra Ambony, Ihorombe, Atsimo-Andrefana, Androy, Mangoro, Manjakandriana, Andramasina, Antananarivo Avaradrano, Antananarivo Atsimondrano, Antananarivo Renivohitra, Ambohidratrimo et Arivonimamo. Les régions et districts suivants : Alaotra, Bongolava, Menabe, Anjozorobe, Ankazobe, Soavinandriana et Miarinarivo, sont quant à eux sous avis d’alerte verte.
Mesures. Le BNGRC fait savoir que plus de 120 000 personnes pourraient être déplacées (pré ou post-cyclonique) suite au passage d’Emnati. Avant de noter que ce dernier se caractérise par « sa zone de couverture ». Ainsi, « pour limiter les dégâts humains », le BNGRC aurait déjà procédé à l’évacuation d’une partie de la population de Mananjary. Cet organisme a également mené d’autres actions préventives si l’on s’en tient aux dires de son DG, le Gal Elack Olivier Andriankaja : « des équipes du BNGRC central ont été dépêchées dans les régions à risques afin de renforcer la coordination, de travailler de concert avec les autorités locales pour évaluer les sites d’hébergement et procéder à l’évacuation pré-catastrophe. Enfin, les équipes dépêchées sur terrain sont les représentants du BNGRC central dans les régions ». Outre le déploiement de ressources humaines, le BNGRC affirme avoir envoyé des ressources matérielles telles que les zodiaques, vedettes, motopompes (renforcées) et tronçonneuses dans les régions pouvant être touchées par le cyclone tropical intense Emnati. Ce qui devrait permettre « une meilleure réponse post-cyclonique » et qui « rentre dans le cadre des réponses de premier secours ». Interrogé sur les moyens dont dispose le pays afin de faire face à la catastrophe et aux urgences, le DG du BNGRC rassure en faisant savoir : « les réponses de premières phases sont suffisantes selon nos estimations ». Avant de conclure : « l’État ne veut pas s’arrêter là, mais envisage de mettre en œuvre d’autres réponses telles que la distribution des Vatsy Tsinjo. Outre les diverses actions de réhabilitation, la distribution de Vatsy Tsinjo constitue la réponse de seconde phase ou réponse sectorielle. Une partie de la distribution a été effectuée. D’autres distributions vont suivre ».
José Belalahy