
La présentation du collectif Dago Team Zara et du festival qui se tiendra à Tanà du 14 au 25 septembre s’est tenue samedi matin au Carlton Anosy. Une avant-première d’une longue aventure culturelle qui vise à redynamiser et à restructurer le secteur de l’industrie culturelle à Dago.
Tout commence par un rien. C’est en ces mots que le Rêv’Errant, un des protagonistes du collectif Dago Team Zara, résume cette édition 0 du festival, qui aura lieu dans la deuxième quinzaine de ce mois de septembre. Jeunes, passionnés, artistes, parfois incompris et pourtant ô combien engagés, ils se mettent au diapason pour atteindre leurs objectifs. Acteurs de la culture, issus de différentes disciplines artistiques, mais aussi des divers corps de métier, ces gars du Dago Team Zara ont décidé de passer à l’action. « On avait les mêmes visions, il est temps d’agir maintenant » disent-ils. « Notre ambition est de donner une plateforme crédible aux jeunes qui font de la musique actuelle, pour qu’ils puissent non seulement se faire découvrir par le grand public, mais aussi pour qu’ils se produisent dans un contexte crédible, essentiel pour leurs parcours professionnels » explique-t-on.
Matraquage. En avant-première donc, pour ce festival édition 0, le collectif a tout de même mis en place un programme riche et intéressant. En matière de culture et d’art, le pays est riche mais cette richesse ne se traduit pas dans le paysage médiatique, ce qui biaise le niveau de l’art proposé au grand public. Le matraquage, à l’origine de cette dégringolade, sera au centre d’une conférence ouverte au grand public. A l’image du pays, le matraquage n’est que les conséquences d’une corruption généralisée. Du coup, la qualité de la musique que l’on entend à la radio et que l’on voit à la télé est médiocre. C’est pourtant celle que l’on donne aux générations futures. Il est temps d’en parler, de crever l’abcès. Et même si les habitudes ne changeront pas tout de suite, le changement de comportement se fera petit à petit.
Engagés. Ce festival s’inscrit aussi dans une démarche citoyenne. Las d’attendre, d’espérer, ces jeunes du collectif Dago Team Zara ont décidé de prendre les responsabilités et de se prendre en main. Cette avant-première servira de collecte de fonds pour équiper le « tranompokonolona » Analakely, déjà réhabilité par la CUA. A cela s’ajoute une profonde conviction citoyenne, car comme credo, le collectif prône certaines revendications : « Il faut que les Malgaches redeviennent propriétaires fonciers et qu’ils aient leurs propres portions de terrain, remettre en vigueur les plaques rouges pour les autorités, 1 homme 2 arbres, dont 1 fruitier et un autre qui le relie à la terre, redonner à la langue maternelle sa valeur institutionnelle, et bien sûr arrêter le matraquage ».
Anjara Rasoanaivo