
A deux mois et une semaine du premier tour du scrutin présidentiel, Rasolofondraosolo Zafimahaleo plus connu sous son nom de scène Dama Mahaleo élève sa …voix contre le report des élections préconisé par un certain nombre de candidats.
« D’autres avaient déjà demandé à ce qu’on organise les élections après la saison des pluies », rappelle le candidat n°4 qui a fait le tour des marchés. Non pas pour vendre, pas encore, son programme, mais pour écouter les réactions des uns et des autres par rapport à un report éventuel du scrutin. « Du marché d’Alakamisy à Mahamasina à celui de Sabotsy à Antsirabe, en passant par Manandriana, Itaosy et bien d’autres, les gens sont résolument contre l’ajournement du rendez-vous avec les urnes car ils ne veulent plus d’une nouvelle Transition qui risque encore de s’étendre et de déboucher sur une voie extraconstitutionnelle », rapporte celui qui va porter les couleurs de « Manajary Vahoaka » dans la course à Iavoloha. Et c’est à ce titre qu’il a aussi pris la peine d’aller à la rencontre du pays profond. « Du paysan dans les champs à l’homme de la rue en ville, la majorité est pour le maintien du calendrier électoral », renchérit-il. Sans oublier l’« ambalam-bahoaka » qu’il met en relief dans l’un de ses tubes.
Dispersion des voix. Fort de ce « feed-back », Dama est également contre le report des élections. « J’ai déjà fait part de ma disposition à participer au scrutin du 7 novembre 2018 lors de ma déclaration de candidature à l’ESCA Antanimena le 30 juin dernier », rappelle-t-il. Avant de démentir les rumeurs selon lesquelles il s’est porté candidat dans le cadre d’une manœuvre de dispersion des voix. « Le camp de Rajoelina m’accuse de faire le jeu de Rajaonarimampianina et les partisans de ce dernier me suspectent d’être manipulé par le premier », déplore-t-il. En précisant dans la foulée qu’il entend « se démarquer de l’un et de l’autre ». A l’image de son « crowdfunding » qui sera officiellement ouvert mercredi prochain. Un « kitapo-bola iombonana hanaovana valim-babena ho an’i Madagasikara ».
Redevabilité. Ce financement participatif se fait à travers les “mobile money” et par des transferts d’argent venant de l’extérieur. « La diaspora m’aide beaucoup », confie Dama qui est en train de chercher un système qui permettra à ceux qui n’ont pas de téléphone portable, d’apporter leurs contributions en espèces. « A l’inverse d’une pratique éculée qui consiste à exploiter la misère de la population en lui distribuant de l’argent, du riz et des T.shirts, ce sont les électeurs qui donnent avec le « valim-babena » qui a réveillé leur fierté », explique-t-il. Au nom du double principe de redevabilité et de transparence, le candidat n°4 compte – au propre comme au figuré – établir un véritable « deal » avec les électeurs.
Propos recueillis par R. O