Les marchands informels d’Analakely ont réussi à faire reculer la CUA sur son projet de les installer ailleurs. Leur manifestation impressionnante dans les rues du centre-ville a été dissuasive. Résultats des courses, ils occuperont encore cet endroit jusqu’au 27 juin comme convenu, semble-t-il, avec le PDS Ny Hasina Andriamanjato. La CUA rêve de donner un nouveau visage à Analakely avant la fête de l’Indépendance. Elle a voulu mettre fin à cette anarchie qui privilégie les marchands informels squatteurs des trottoirs et d’une partie des rues avec des projets nouveaux de réorganisation. Mais la réalité est autre. Le phénomène d’occupation des trottoirs ne date pas d’aujourd’hui. Il a pris place progressivement à partir de la seconde République. Il est lié à la pauvreté et à la survie, à la diminution de la demande par rapport à l’offre sur le marché, au clientélisme politique, à la corruption de l’administration et à la gabegie. Actuellement, il n’y a pas que les marchands informels qui squattent mais aussi les marchands de voitures d’occasion exposés dans pratiquement tous les parkings de l’avenue de l’Indépendance. Réglementer tout cet ensemble nécessite non seulement de la volonté mais aussi de l’autorité et de la légitimité. Les temps ont changé avec l’objectif du nouveau président de la République Hery Rajaonarimampianina déterminé à construire un Etat de droit.
D’Analakely au « Bazary Be »
Les marchands informels et les squatteurs de tous bords habitués à l’illégalité et à l’abus durant des années doivent prendre conscience du danger qui les menace s’ils persistent dans leur démarche. Le changement a commencé. Le président de la République l’a montré à Toamasina hier en inaugurant le marché rénové « Bazary Be ». Une réalisation financée par le fonds d’investissement social d’Ambatovy. Une infrastructure exemplaire, moderne et propre pour quelques 750 marchands de Toamasina. Le vice-Président d’Ambatovy en charge du Développement Durable, Louis Roland-Gosselina déclaré à cette occasion que le souhait d’Ambatovy le plus cher est de participer au développement et à la montée en gamme du tissu économique du pays et aussi d’apporter sa contribution à la formation des acteurs de ce développement, en particulier par le biais de la formation professionnelle. Le marché est doté de plusieurs installations connexes comme des points d’eau et sanitaires. Outre le bâtiment principal qui recevra les commerces alimentaires et manufacturés, les poissonneries et les gargotiers, des pavillons et des abris sont aussi disponibles pour les marchands de produits artisanaux, de meubles, de fruits ainsi que les marchands de fleurs et plantes vertes. Huit autres projets sont actuellement financés par le fonds d’investissement social d’Ambatovy. Bref, Antananarivo devrait penser à de tels projets novateurs pour que l’anarchie au quotidien, donnant l’impression que ce sont les illégaux qui font la loi, disparaisse à jamais. La ville entière, il faut le croire, adhère à tout projet de retour à l’Etat de droit.
Zo Rakotoseheno