L’événement du week-end a été la rencontre de Marc Ravalomanana avec les siens au Magro Behoririka. Depuis son arrivée à Madagascar, l’exilé d’Afrique du Sud n’a pas été autorisé à faire de la politique. On l’a placé en résidence surveillée à Diégo-Suarez. Il n’est revenu à Antananarivo qu’après une faveur des tenants du pouvoir pour assister aux fêtes de fin d’année en famille dans sa résidence à Faravohitra. Samedi fut un grand jour de retrouvailles. Six ans après, le chef de file que les militants de base attendaient tous les jours dans la foi et la patience, est devant eux. C’est pour eux, une grande victoire, résultat des prières et de la détermination.
Dans la joie et sans confusion
Mais au bout du compte, Marc Ravalomanana est venu sur le terrain dans un but bien précis. Annoncer la fin définitive du rassemblement au Magro Behoririka. La place va être reconstruite. L’ancien président de la République a expliqué à cette occasion que c’est dans la joie qu’il a mis fin aux meetings et non pas dans le mécontentement. Il a souligné qu’il est important d’arrêter pour marquer la volonté d’apaisement. Il a affirmé que la réconciliation nationale sera poursuivie jusqu’au bout. Il a demandé à cette base compacte de prendre maintenant le chemin du travail pour que chaque foyer et la nation entière en bénéficient. La question qui se pose est, après cette descente au Magro, si Marc Ravalomanana a le droit cette fois-ci de rencontrer les siens en toute liberté ou bien est-il toujours surveillé en permanence et ne peut aller plus loin en politique qu’avec l’accord des autorités ? Quoi qu’il en soit, il est clair qu’il existe vraiment un rapprochement, non pas comme on prête à le penser, entre le Mapar et le Tim, à l’Assemblée, face au statut particulier de la Capitale, mais entre Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina sur le terrain de la haute politique. Les divergences de vue ont obligé Andry Rajoelina et Hery Rajaonarimampianina de se séparer. Jusqu’à présent, le premier tient à revenir sur cet article 54 de la Constitution pour que le Premier ministre soit proposé par le Mapar. Le second est parti pour des réformes dans une logique de rupture avec le passé. Bien que l’on ne sache pas les accords qui pourraient être passés entre les chefs d’Etat qui se sont rencontrés sous l’égide du FFKM, il apparaît avec la décision de l’ancien président de la Transition de ne plus réintégrer le sommet que le fossé se creuse entre les chefs d’Etat. Les positions affichées sont désormais claires. D’un côté, ceux qui poursuivront la réconciliation nationale avec le FFKM et d’un autre, ceux qui ne croient pas à son succès. Mais une chose est sûre, Marc Ravalomanana a arrêté, une bonne fois pour toutes, les meetings au Magro pour être dans la joie et sans confusion dans le camp de l’apaisement.
Zo Rakotoseheno