La demande formulée par les syndicats d’une hausse des salaires de 30% ne devrait pas étonner les pouvoirs publics. Ces organisations sont tout à fait dans leur rôle de défenseur des intérêts des travailleurs. Il s’agit d’une position tout à fait normale dans le contexte de très forte inflation qui régnera après l’annonce prochaine de la hausse des prix des carburants. L’Etat ne peut pas ignorer la revendication qui lui est adressée car il s’agit de la survie d’une population déjà fortement éprouvée par la hausse des prix incessante. Ce sera somme toute légitime, mais cela peut se heurter à une réalité économique intransigeante.
Dans l’attente de la réponse de l’Etat aux syndicats
L’Etat a tout fait pour retarder cette décision de majorer les prix des carburants. Elle est dans l’air depuis le début de l’année et tout le monde savait qu’elle était inéluctable. C’était un véritable exploit de maintenir ces tarifs depuis trois ans, mais il n’est plus possible de maintenir ce statu quo. Le contexte international est une contrainte à laquelle les dirigeants doivent faire face. Mais la question est de savoir de quel ordre sera cette hausse. C’est un enchaînement infernal qui suivra avec ses répercussions sur tous les secteurs de l’économie et va entraîner une inflation qui sera hors de proportion. La population est dans l’expectative et va scruter avec inquiétude tous les jours les panneaux des stations d’essence. Les organisations syndicales sont tout de suite montées au créneau et ont formulé leurs propositions. Elles ont été faites de manière péremptoire. Elles répondent de manière raisonnable à la situation qui va prévaloir. Le pouvoir va devoir se positionner et essayer de le faire de la façon la plus habile possible. Il ne peut risquer de provoquer une explosion sociale qui est déjà en gestation. Voilà où l’on est en ce moment. Les jours à venir seront décisifs.
Patrice RABE
