
2018, pour la danseuse et chorégraphe, s’annonce très prometteuse ! La jeune femme, cette année, continue de se faire connaître sur la scène internationale.
Judith Olivia Manantenasoa continue de porter haut le flambeau malgache sur les toits du monde ! La danseuse et chorégraphe, après avoir impressionné les amoureux de danse de Paris (en mars 2017) et de La Réunion au mois de novembre, poursuit sur sa lancée avec « Métamorphose » dans quelques- uns des plus prestigieux évènements et salles de spectacle des plus grandes villes du monde. Ce samedi, elle présentera donc à nouveau « Métamorphose » à La Filature, à Mulhouse. Le mois suivant, les 7 et 8 février, elle se produira aux Halles, ce bâtiment exceptionnel de style néo renaissance flamande au cœur historique de Bruxelles. Le mois de mars, pour la disciple d’Ariry Andriamoratsiresy, ne sera pas moins mouvementée. Elle représentera cette fois la Grande Ile au MASA en Côte d’Ivoire à travers deux représentations, les 10 et 16 mars. Lors de ses tournées, la jeune femme présentera cette même pièce, celle sur laquelle elle s’est consacrée après sa consécration au programme Visas pour la création en 2014.
« Métamorphose ». Mis à part le fait que le thème parle d’un changement, la pièce créée il y a quatre ans, évoque l’idée de se dissoudre et même de disparaître complètement d’un lieu, d’un endroit, d’un milieu, d’une vie… de vouloir oublier le passé et le présent. C’est un solo où la nudité tient une grande place et que Judith Manantenasoa défend avec une grande justesse. Mais la nudité reste l’un des grands défis de la danse contemporaine. Dans cette pièce chorégraphique, un calme- une apparence presque de sérénité imperceptible vire à une folie incontrôlable où l’on goûte pourtant une forme de sécurité et de confort. Sa force inexplicable, sa résistance malgré l’instabilité du monde, sa fragilité, ses hésitations, ses peurs, ses rêves : Judith Olivia Manantenasoa livre son quotidien avec une irrésistible douceur. Elle aborde en plusieurs phases ce processus de mutation, du minimalisme stoïque à une espèce de folie incontrôlable. Le mouvement intérieur, imperceptible, se transforme ainsi petit à petit en un cri longuement retenu. C’est un solo sur la transformation en interaction avec son environnement et avec un impact sur la psychologie. La transposition de l’objet quotidien en élément de vice, qui vire même à une espèce de jeu sadique qui procure la stabilité. Ce basculement au travers des objets sur (le corps) et le mouvement apporte une certaine sécurité et un certain confort. C’est, en un mot, un discours de femme sur son quotidien presque monotone. Une pièce qui enchantera encore certainement le public, comme ce fut déjà le cas ces quatre dernières années.
Mahetsaka