
Ces derniers temps, les danseurs de l’« Up the rap » ont versé dans la danse en tant que travailleurs de l’ombre. Mais ce soir, la bande à Rehava se remet en selle et représentera un « Chemin vers l’avenir » qu’ils ont baptisé « H’Ombà ».
“The show must go on”! Après la disparition de Rudy Rehava, ses complices de scènes continuent à perpétuer la passion pour la danse. Ce soir, la compagnie donnera vie à la pièce « H’ombà » des frères Rehava avec Ange Patrick Rehava, Jean Jacques Razafindrakoto, Rivellino Rodolphe Rakotoarisoa, Razanakolona Heriniaina Frédéric et Angéluc Rehava sur le devant de la scène. Pour ce faire, les valeurs sûres de la danse urbaine du moment se donneront la main pour ce « chemin vers l’avenir » Avec Rudi Rehava, très présent, il a apposé son empreinte sur la chorégraphie, les costumes, la régie générale, la création lumière, mais également sur la musique originale.
Hip-hop. Antananarivo se trouve bien loin des banlieues occidentales, pourtant, au cœur de la capitale malgache, les danseurs et chorégraphes de la compagnie « Up The Rap » ont su trouver dans les codes et les gestes du hip-hop le moyen de s’exprimer et de dire ce qui leur appartient. Sur les techniques de cette danse originellement issue des ghettos noirs new-yorkais, ils intègrent une gestuelle revisitée par la culture malgache et offrent un travail original, alliant performances athlétiques et délicatesse, “ énergie, lenteur et fluidité ” selon les maîtres mots revendiqués par les chorégraphes et danseurs. Sans renier le côté traditionnel « beko » et les sons de « marovany », ils mixent musique contemporaine de l’île, modern jazz, frappe des pieds et des mains, percussions, mouvements lents et rythmes hip-hop.

Danse métisse. Un hip-hop dont ils ont délaissé les attributs vestimentaires habituels, la surenchère et l’esprit de compétition pour n’en garder que le dynamisme, l’implication sociale et la connivence du groupe. Un greffon malgache sur une expression elle-même fondamentalement métisse, un parfum de capoeira brésilienne, une poésie du quotidien et de la rue, une empreinte “ suave et alanguie ”, un humour distant, une authenticité de la confluence. L’occasion de voir danser la “ Grande Ile ”.
Richesse culturelle. Avant de devenir le nom d’une compagnie de danse connue, « Up The Rap » était, depuis 1990, celui d’un événement, une plateforme d’expression pour les jeunes férus de danse hip hop. La danse métissée de la compagnie témoigne ainsi de l’évolution du mouvement hip hop. Ses membres ont fait forte impression, partout où ils sont passés. A titre de preuve, les articles élogieux régulièrement parus dans la presse internationale tout au long des années 2000 : « Pas besoin de porter des Nike pour savoir bien danser le hip hop », a-t-on lu dans Le Monde. De fait, à chacune de ses apparitions, la compagnie « Up The Rap » offre sa danse métissée au public comme un témoignage de la richesse culturelle de la population de Madagascar.
Zo Toniaina