Les petites phases sont lancées avec une certaine ironie, ces derniers jours, entre les camps de l’ancien et du nouveau président de la République malgache. L’antagonisme entre le TIM et le HVM ne se cache plus. Les piques fusent des deux côtés et montrent que la campagne pour l’élection présidentielle de 2018 a bel et bien commencé.
De la paix froide à la mésentente cordiale
On parlait depuis longtemps de la rivalité sourde entre la CUA et l’Etat qui, sans l’avouer ouvertement, ne se privait pas de mettre les bâtons dans les roues de Lalao Ravalomana et de son équipe. Et c’est par ricochets que l’ancien président Marc Ravalomanana était touché. L’ambition de ce dernier de revenir au premier plan sur la scène nationale a été donc contrariée à plusieurs reprises par des décisions prises par l’un des ministres les plus importants du régime. Cette guerre larvée entre les deux camps n’avait cependant pas dépassé les bornes, chacun usant de ses prérogatives pour riposter. Mais les déclarations de l’ancien président faites depuis la fin de l’année dernière ont été de plus en plus précises et ont dénoté une volonté de ne pas se laisser faire. La mobilisation de ses partisans dans la capitale et dans certaines localités de province montre qu’il est prêt à entrer dans la course à l’élection présidentielle. Ses déplacements à l’extérieur de Madagascar qui sont médiatisés s’apparentent à une offensive de charme auprès de partenaires internationaux. On ne sait pas exactement quelle est l’importance des liens qu’il a tissés à cette occasion et on peut même se demander s’il ne s’agit pas d’un coup de bluff, mais tout cela est de bonne guerre. Le parti du chef de l’Etat a senti le danger et ses membres ont décidé de ne pas lui laisser le champ libre. L’inauguration de la bibliothèque d’Antanibarinandriana, hier, a été l’occasion d’une véritable contre-offensive. Le ton des discours prononcés par les différentes personnalités a été parfois mordant. Hery Rajaonarimampianina a répondu à ses détracteurs avec ironie. Le HVM est maintenant décidé à entrer dans la bataille. Il reste plus d’un an et demi avant l’échéance de l’élection présidentielle, mais les attaques vont se multiplier. Elles vont se faire certainement à fleurets mouchetés. On peut dire qu’une sorte de paix froide va s’installer ou que ce sera le temps d’une certaine « mésentente cordiale ».
Patrice RABE