Madagascar a réussi à vivre avec le Coronavirus et a accepté le fait que l’épidémie ne soit pas complètement maîtrisée pour le moment. Malgré les cas de contamination qui sont annoncés tous les jours, la situation permet ce déconfinement plus large, mais encadré. C’est un desserrement du carcan dans lequel se trouvaient les Malgaches, leur permettant de commencer à revivre. Mais il nécessite un véritable sens des responsabilités. Le relâchement de ces derniers jours va certainement revenir à de plus justes proportions. Maintenant, c’est une étape tout aussi importante qu’il va falloir franchir, celle du sauvetage d’une économie sinistrée.
De longs mois d’efforts en perspective pour redresser l’économie
Après la mise au chômage technique de plusieurs dizaines de milliers de travailleurs, les entreprises du secteur privé ne pourront plus continuer à assurer leurs charges et risquent de mettre la clé sous la porte si le plan de relance de l’économie qu’elles réclament n’est pas mis en place. La rencontre du chef de l’Etat avec le secteur privé a donc eu lieu, et l’argent injecté et annoncé par le président pour ce qu’il appelle un “plan Marshall bis” est peut-être important, mais il ne couvrira pas les besoins de refinancement de toutes les entreprises en cessation d’activités durant cette crise. Il va falloir innover et faire preuve de créativité pour ne pas sombrer. De nombreuses petites et moyennes entreprises vont être en faillite, mais certains de leurs dirigeants vont rebondir et essayer de s’engouffrer dans de nouveaux créneaux. Il y a déjà les travaux de construction d’infrastructures dans les différentes localités de Madagascar qui seront confiés à des entreprises ayant un véritable savoir-faire. Le secteur du tourisme, qui a beaucoup souffert de la fermeture des frontières, est en train de s’organiser et présentera ses solutions qu’il espère pouvoir être appuyées par les pouvoirs publics. La sortie du tunnel dans lequel l’économie est engagée ne se fera pas de sitôt.
Patrice RABE