Dire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles actuellement serait vraiment inopportun. Le président de la République et son premier ministre sont d’ailleurs les premiers à reconnaître que la population supporte très mal les conditions de vie auxquelles elle est astreinte. Ce n’est pas faute pour nos dirigeants d’essayer de trouver des solutions pour sortir de cette crise où le pays se trouve. Néanmoins, malgré toute la bonne volonté dont ils font preuve, il arrive un moment où ils ne peuvent plus répondre avec efficacité aux critiques justifiées de leurs opposants.
De l’opportunité d’un Régime transitoire
La demande se fait de plus insistante. L’idée d’installer un régime transitoire et de faire une élection présidentielle anticipée fait lentement son chemin. Lancée par des personnalités politiques respectées, elle ne paraît pas tout à fait incongrue à des citoyens qui ont entendu parler de corruption et de mauvaise gouvernance. Et de plus quand ces derniers ne voient pas venir cette embellie que l’on ne cesse de leur promettre, ils commencent à prêter une oreille complaisante à ces propositions faites par l’opposition. Les organes de contrôle qui essaient de faire leur travail normalement sont très vite remis à leur place par ceux dont ils ont dénoncé les abus. La presse s’en est fait l’écho récemment et ne peut que signaler ce qui s’est passé. Cela ne fait que renforcer la position de ceux qui demandent un changement de dirigeants. Cela ne va pas, disent-ils, évidemment se faire dans la violence et le chaos, mais de manière consensuelle et démocratique. Mais fort de son pouvoir acquis par les urnes, le président de la République n’a pas l’intention pour l’instant de répondre à ces demandes qui se font de plus en plus insistantes, ces derniers temps. Il dispose de prérogatives que lui confère la constitution et il fera tout pour aller au bout de son mandat. Ne serait-il pas cependant bien inspiré de répondre à certaines aspirations d’une opposition modérée ? Il ne va certainement pas aller jusqu’à installer un régime transitoire, mais il pourrait écouter ses propositions. Mais pour l’instant, cela paraît peu réaliste.
Patrice RABE