Alors que la fin de l’année 2014 touche à sa fin, les yeux des observateurs se tournent vers les perspectives économiques de l’année prochaine. De quoi l’année 2015 sera-t-elle faite ? L’exercice s’avère toujours périlleux car il ne s’agit que de prévisions. La fin d’année 2014 a été marquée par la chute sans précédent des cours du pétrole. En totale contradiction avec l’augmentation des prix des carburants à la pompe chez nous. D’après des experts, les cours devraient toutefois remonter dans le courant de l’année prochaine pour s’établir aux alentours de 80 dollars le baril. On imagine déjà les effets que cela causera, en particulier, dans notre pays.
De quoi 2015 sera-t-elle faite ?
Mais d’abord, un tour du monde économique. La Chine est en baisse de régime après une période de croissance débridée et longue. La Russie et le Japon sont en récession. L’Inde continue de rêver de croissance. Le Brésil est en manque d’investissement public. Dans tous les pays développés, le constat est à la baisse tendancielle de la croissance économique. Le redressement économique est à l’ordre du jour d’une Europe au bord de la déflation. Les Etats-Unis sont le seul pays où la croissance économique est solide. Il semble selon les analystes que l’année 2015 sera par conséquent l’année du «tout ou rien» en économie. Tout, si les banques centrales réussissent à terrasser la déflation. Rien, en revanche, si elles échouent dans la lutte contre le risque déflationniste. Quant aux économies africaines, certaines (Côte d’Ivoire, Ethiopie, Mozambique, Tanzanie) continuent de se développer à un rythme soutenu malgré une croissance mondiale plus faible que prévue. Les pays les plus pauvres d’Afrique dont Madagascar fait partie s’industrialisent peu. Ils passent à côté d’un facteur essentiel de croissance et d’emploi. La chance nous sourit après les années de crise. Mais notre pays saura-t-il profiter de la réintégration à l’AGOA qui reste un immense atout en 2015 ? Sinon pour l’Afrique, c’est surtout l’extraction de ressources naturelles et le secteur des services qui soutiennent la croissance. Au plan politique mondial, la situation est sérieusement à craindre parce que dans de nombreux pays, les électeurs seraient mécontents de leurs dirigeants politiques. Il reste aux nôtres de savoir renverser cette tendance après un bilan 2014 mitigé. Le président de la République est assurément sur le bon chemin en recherchant fortement la réconciliation nationale. Les gestes forts de libération des détenus politiques sont favorablement accueillis par la majorité de la population. Si l’apaisement, la stabilité, l’efficacité et une lutte farouche contre la corruption sont au rendez-vous en 2015, il n’y a pas de raison que Madagascar ne renoue pas de nouveau avec le développement et la croissance. 2015 sera pour nous, une bonne année de reprise. Que cela ne reste pas des vœux pieux !
Zo Rakotoseheno
