Une fois de plus, la transparence est placée au centre des débats à Madagascar. En effet, Transparency International Initiative for Madagascar vient de mettre sur pied une initiative axée sur « la perception des citoyens sur la rémunération des élus et leur devoir de redevabilité ». C’est ce qui a été discuté, hier, au centre de développement d’Andohatapenaka (CDA).
Disponibilité et accessibilité. Si en France, le président de la République a gagné mensuellement en 2016, 14 910 Euros, et que ces données sont accessibles sur le site public « Wikipedia », à Madagascar les rémunérations de nos élus restent un mystère. Pourtant, les contribuables – qui payent toutes les rémunérations de nos élus (et aussi des nommés) – sont en droit de connaître leur montant exact et vrai. D’après une responsable auprès de l’ONG Lalana qui a participé au débat, « les élus sont tenus d’être redevables auprès des citoyens tout simplement parce qu’ils sont liés par les élections démocratiques ». D’ailleurs, il ne faut pas oublier que la redevabilité va de paire avec la transparence, la bonne gouvernance et la responsabilisation des citoyens.
Rapport. Claude Fanohiza, le directeur exécutif de TT-IM a expliqué que « ce débat vise notamment à recueillir les avis des citoyens sur le sujet. Dans ce cas, la collaboration avec les organisations de la société civile et les ministères est indispensable pour réunir les données. Enfin, un rapport sur la rémunération des agents publics sera publié et remis à l’Etat à travers le ministère de la Fonction Publique ». Interrogé sur l’opportunité d’effectuer également des enquêtes sur les rémunérations des agents nommés, il a affirmé que « si les débats s’orientent vers cette recommandation, peut-être que des enquêtes y afférentes peuvent avoir lieu ». Notons qu’outre la corruption, Transparency International suit de près également les questions relatives au foncier, aux ressources naturelles, à la bonne gouvernance locale et à la transparence des finances publiques.
Aina Bovel