Après ce deuxième tour de l’élection présidentielle, ce week-end de Noël arrive à point nommé pour calmer les esprits. Le dépouillement des PV par la CENI se fait normalement, mais le climat politique est vicié par le début de polémique créé par le camp de Marc Ravalomanana, très critique sur le déroulement du scrutin. Les résultats affichés sur le site de la CENI montrent une avance confortable d’Andry Rajoelina sur son adversaire et cela explique certainement le ton modéré de l’entourage ce dernier disant attendre dans la sérénité le verdict des urnes. La communauté internationale, par le biais de ses représentants, lance un appel au calme et demande aux partisans des deux candidats de faire preuve de retenue. Les termes utilisés sont à peine nuancés et l’avertissement adressé à ceux qui sont tentés de créer des troubles est clair. Les quatre jours qui vont suivre ne seront pas de trop pour faire baisser une tension palpable. Le premier tour a permis de conforter le rôle de la CENI. C’est elle et elle seule qui est habilitée à publier des résultats provisoires. Le dépôt de requêtes auprès de la HCC permettra de les infirmer ou de les confirmer. Le déroulement sans incident grave des opérations de vote est un bon point à souligner, mais on reste quand même dans l’expectative car le souvenir des crises post électorales passées est cuisant. Malgré cela, la vie continue. Les embouteillages monstres ont asphyxié les Tananariviens, ne leur laissant aucun répit. Malgré cela, l’ambiance de fête est quand même en train de s’installer.
Sur le plan international, l’attention des médias continue de se focaliser sur la crise des gilets jaunes qui est en train de se terminer sans trop de casse pour le président Macron. Le chef de l’Etat a satisfait à de nombreuses revendications des manifestants. Cette semaine, les membres des forces de l’ordre ont, eux aussi, décidé de demander la revalorisation de leurs conditions de travail. Ils ont eu gain de cause auprès de leur ministre. Et ils s’apprêtent maintenant à se mobiliser pour assurer la sécurité durant la sixième manifestation des gilets jaunes aujourd’hui. Le gouvernement va organiser un débat national de sortie de crise.
Donald Trump fait petit à petit le vide autour de lui. Il est lâché par tous les poids lourds qui donnaient une certaine consistance à la politique menée par son administration. Ses « tweets » ravageurs ont détruit la crédibilité de son action sur tous les fronts. La dernière personnalité à avoir claqué la porte est Jim Mathis, ancien général des marines, considéré comme « l’adulte dans la pièce ». Sa démission survient après l’annonce faite sans consultation préalable de ses collaborateurs par le locataire de la Maison Blanche du retrait des forces américaines du front syrien. Le président affirme que cela pouvait se faire car DAESH avait été détruit. L’embarras de ses alliés de la coalition après cela a été évident.
En RDC, l’élection présidentielle qui devrait avoir lieu ces jours-ci est reportée par la CENI au 30 décembre. Ce scrutin était qualifié de très dangereux par les observateurs, la situation politique étant très instable.
Une fois de plus, Madagascar se trouve à la croisée des chemins car elle est en train de négocier son avenir en ce moment. De l’issue de cette élection présidentielle, dépend la sortie de cette longue crise où étaient plongés les Malgaches. Le week-end de Noël est le bienvenu pour détendre une atmosphère politique crispée.
Patrice RABE