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mercredi, novembre 27, 2024
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Décembre 1946 dans le Nord : Une révolte avortée 

L’insurrection du 29 mars 1947 figure bel et bien dans les manuels scolaires. Certains disent même que c’était un événement sans précédent durant lequel les Malgaches de la partie orientale du pays ont pris les armes pour se battre contre les colonisateurs. Une histoire tant répétée chaque année sur les ondes, diffusée sur les chaînes télévisées. Des documentaires sont réalisés pour immortaliser  le moment. Ce qui n’est pas le cas du soulèvement  contre l’administration coloniale qui a été vite matée par celle-ci. En décembre 1946, une première tentative de révolte est organisée dans les villages de la partie septentrionale du pays. Effectivement, la deuxième moitié des années 1940 fut une rude période pour une  France exsangue de la Seconde Guerre mondiale. Démembrée,  la puissance coloniale d’autrefois n’arrive guère à gérer son « empire». De ce fait, les colonies en l’occurrence, l’Indochine tire l’épée contre son ennemi afin d’obtenir l’indépendance.  Le 19 décembre 1946, commence la bataille à Hanoï. Ce cran inspirait les élites et meneurs de Diego-Suarez pour deux raisons. D’une part, la ville était un fief du communisme, une idéologie qui s’est facilement  implantée dès les années  1920 grâce à la contribution de Jean Ralaimongo et son ami le plus malgache des Réunionnais Paul Dussac, cas similaire au pays d’Ho Chi Minh. Ce personnage anticolonialiste a épousé la doctrine de Lénine à la même période. En outre, étant la ville qui fut constamment informée de ce qui se passait ailleurs, à travers les journaux emmenés par les équipages des bateaux, la population en général et les leaders communicants de Diego-Suarez  en particulier veulent emboîter les pas de leurs camarades indochinois. Bien que les députés du MDRM soient élus un peu plutôt, les indépendantistes agissent en attendant les négociations des trois représentants malgaches à l’Assemblée constituante française. Dès lors, «une campagne énergétique » est déclenchée avant la fête de Noël. Des tracts sont publiés dans les zones périphériques, notamment des villages environnants. Les campagnes seront favorables à la révolte puisqu’elles sont victimes des abus perpétrés par les colons.  Les choses ne se sont pas déroulées comme prévues. L’impulsivité,  la mésentente entre les insurgés, ainsi que la réaction rapide du pouvoir colonial ont été les principales causes de l’interruption du soulèvement. Certains membres du MDRM ont été poursuivis et condamnés depuis le mois de janvier 1947 à peine, variant de 15 mois à 3 ans de prison pendant que d’autres ont pu s’échapper.  

Iss Heridiny 

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