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mercredi, juin 26, 2024
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Décès : Barthélemy Manjakahery , l’archéologue chevronné rejoint l’éternel

Enseignant au département d’Histoire à l’université d’Ambohitsaina, Barthélemy Manjakahery était également professeur d’archéologie à l’université de Toliara.

Le monde universitaire à Madagascar est en deuil. Le professeur Barthélémy Manjakahery est décédé le 18 avril 2021.

Enseignant-chercheur hors pair.   Barthélemy Manjakahery a suivi ses études universitaires à l’Université de Madagascar, au département d’Histoire de la Faculté des Lettres en 1973-1976, où il a obtenu sa licence en histoire. Il prépare et présente ensuite sa thèse portant sur des aspects de la culture matérielle de la région Bara à l’Université de Paris I au centre des recherches africaines. Après avoir décroché son diplôme, il mène des recherches poussées sur le peuplement et la culture matérielle de la partie  Sud-Ouest de Madagascar. Enseignant-chercheur à l’Université d’Antananarivo au Centre d’Art et d’Archéologie de la Faculté des Lettres, puis professeur d’Histoire à l’Université de Tuléar, Manjakahery est directeur du Musée CEDRATOM de l’Université de Tuléar jusqu’à sa retraite.

Manjakahery a écrit de nombreux articles, parfois en collaboration avec les collègues universitaires nationaux, ou de la région sud-ouest de l’Océan Indien (Comores, Réunion…) mais aussi internationaux (Afrique Orientale et Afrique méridionale, France, USA…). Parmi ces articles  : Pharmacopée traditionnelle dans les îles du sud-ouest de l’Océan Indien ; Les enclos de pierre sèche ; Les mégalithes dans la région Bara…. Ses travaux peuvent être retrouvés dans des bulletins et journaux nationaux (Nouvelles du centre d’art et d’archéologie, Omaly sy Anio…), ou internationaux (Revue studies in the african past…)

Barthélemy Manjakahery a vu sous sa coupe bon nombre d’étudiants devenus aujourd’hui cadres supérieurs en histoire et archéologie. « Barthélemy Manjakahery est non seulement un collègue mais aussi un ami du département d’Histoire. C’était mon professeur depuis ma première année au département d’Histoire et il faisait partie des membres du jury de mon HDR, il n’a jamais hésité à me conseiller et m’aider. Durant mes études et à mon retour à Madagascar en 2001, il était toujours là pour m’aider en tant que nouvel enseignant chercheur et doyen », témoigne le professeur  Richard Ranarivony. « C’est avec une grande tristesse que j’apprends qu’il ne sera plus avec nous. Le monde universitaire et  les chercheurs ont perdu un grand homme , a attesté Hery Rodin Michel Ravelomanantsoa. Au début, c’était mon professeur d’archéologie de paysage. Ensuite, il m’a accueilli  au CEDRATOM à Toliara quand j’ai fait mes recherches dans le sud-ouest de Madagascar. On s’est rencontré par hasard à Farafangana , il était en route pour rendre visite à sa famille du côté de Midongy Sud». « Pr. Manjakahery Barthélémy nous a enseigné la préhistoire et l’archéologie depuis la deuxième année jusqu’à la préparation à la quatrième année. Il était à la fois un professeur et un ami. Nous formions une équipe et un groupe soudé en Archéologie puisque la plupart de nos formations se passent sur le terrain. C’est ainsi qu’il nous était difficile de faire une démarcation prof-étudiant. Il était toujours souriant, calme et élégant! Sa posture majestueuse et imposante, digne d’une carrure d’un politicien, est toujours ancrée dans ma mémoire. En outre, sa paix intérieure se trouve à travers son calme absolu », a ajouté l’historienne Marie Robertine Rajoelinoro.

Le Grand Sud a perdu un grand chercheur. Sa thèse est Le site d’Erimoho dans l’histoire des hautes vallées de la Menakompy (centre-sud de Madagascar). Dans ses recherches historiques dans le centre-sud de Madagascar, Barthélémy Manjakahery se rencontre à des sources problèmes. Il utilise non seulement des sources écrites mais aussi l’approche archéologique et la tradition orale. Son étude concerne le site Erimoho qui est considéré dans le passé des hautes vallées de Menakompy. Ces résultats de travail sont développés autour de six thèmes principaux. Le premier chapitre présente l’environnement naturel de la région étudiée et d’autres sujets comme la division administrative locale ou l’analyse des sources de  l’histoire régionale. Le deuxième chapitre relate  l’organisation spéciale dans le site Erimoho. Les enclos aux murs de pierre sont associés au bétail. Pour les espèces végétales, des fonctions symboliques ou thérapeutiques sont également étudiées dans cette partie. Le troisième chapitre concerne la méthode archéologique dans laquelle l’importance de la pédologie est mise en évidence dans l’étude du site d’élevage. En effet, aux XVIII et XIXe siècle, Erimoho a une place importante dans le quatrième chapitre. Pourtant,  la colonisation chamboule la vie de la population locale entraînant le déclin d’Erimoho.

L’« indianocéanien ». Rigoureux, passionné d’histoire et d’archéologie, il dispense également son savoir au-delà des frontières de Madagascar. Membre du jury des trois thèses suivantes : L’immigration Comorienne à la Réunion de 1900 à nos jours (soutenue en 2017 à la Réunion);  La vie politique à l’île Maurice (1968-2014) (soutenue en 2018); La part celtique dans l’héritage culturel et politique des comptoirs français de l’Océan Indien. Barthélemy Manjakahery a rehaussé la culture indianocéanique.  En outre, Barthélémy Manjakahery a fait partie du réseau des archéologues africains, qui regroupe des archéologues des  pays de l’Afrique orientale, de l’Afrique méridionale, de l’Afrique de l’Ouest et des archéologues scandinaves.

Iss Heridiny

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