
Chaque fois qu’un vieil homme meurt, c’est une bibliothèque qui brûle dit-on. La région DIANA a perdu un grand Monsieur, un érudit. Il était le gardien de la tradition Sakalava-Antakarana, auteur de « La Résistance d’Ambalavelona : 1898 ». Témoin oculaire des événements du passé, Cassam Aly a traversé les époques.
Hier, les autorités locales et les habitants d’Antsiranana ont fait leurs adieux à Papaté. Une cérémonie a eu lieu à la cité CIM pour rendre un dernier hommage au défunt. Ensuite, une prière a été dite à la mosquée Shadouli avant que le corps ne soit inhumé à Ambilobe dans son tombeau familial. Antsiranana a perdu un Raiamandreny. Cassam Aly a consacré sa vie au développement de la région. Omniprésent dans tous les domaines, il était l’une des personnes les plus respectées de la DIANA. Né le 03 avril 1930, il était le contemporain des acteurs politiques de l’époque de la colonisation [il avait 17 ans en 1947 et 30 ans lors de la déclaration de l’Indépendance]. L’homme avait une colonne vertébrale en ciment et une santé de fer.
Perfectionniste et méticuleux, Cassam Aly était également foin de diplomatie. Pour lui, il est toujours urgent de concrétiser, de se manifester de la façon la plus impérieuse possible, de faire du bénéfice, du matériel, du rendement, du service ou même de l’argent. Peu importe ce qu’il gagne, il ne laisse jamais ses biens de côté. Au contraire, il les brandit et s’en sert comme d’un tremplin pour conquérir de nouvelles terres, obtenir de nouveaux contrats, se fixer de nouveaux objectifs, prospérer, s’étendre et avancer. Cet homme généreux, loyal et infatigable n’a jamais travaillé pour la gloire ou les honneurs, il a œuvré pour la beauté du geste, pour l’amour des choses accomplies, le record réalisé ou encore le chiffre obtenu. Le défi perpétuel qu’il se lance à lui-même suffit à alimenter ses moteurs.
Iss Heridiny