
Jean-Pierre Domenichini, est mort en France le 16 février, à 77 ans. Il était né près de Paris le 26 septembre 1940 et était installé à Madagascar depuis 1989. Dans sa retraite active à Toliara, la grande ville du sud-ouest, il terminait une maison qui reflétait son bon goût d’architecte sans diplôme et continuait à élargir son immense culture doublée d’une prodigieuse mémoire. Issu d’une famille de patriciens italiens et d’une famille de bâtisseur ayant œuvré dans l’Est de la France et fils du grand résistant Marcel Domenichini, co-fondateur du groupe Lorraine 42, le professeur avait construit toute sa carrière à Madagascar et autour de Madagascar. Membre titulaire de l’Académie malgache et se définissant comme étant historien et anthropologue, nous lui devons notamment la création de Centre d’art et d’Archéologie de l’Université de Madagascar. Ayant voué sa vie à la connaissance historique et anthropologique de Madagascar, son dernier fait d’arme fut la présidence du Comité scientifique international du premier Symposium International d’Histoire, Civilisation et Culture, placé sous l’égide de l’Académie malgache et la Haute Protection du Président de la République de Madagascar. Ce symposium qui s’est tenu en novembre 2017 aura réuni une quarantaine de savants nationaux et internationaux avec pour résultat une déclaration finale qui fera date dans l’historiographie malgache et internationale. Marié à feue Bakoly Ramiaramanana, première femme docteur d’Etat en Lettres et Sciences humaines à Madagascar, Jean- Pierre Domenichini aura produit une bibliographie forte de plusieurs centaines de références faisant aujourd’hui autorité dans le monde de la recherche scientifique. Son engagement professionnel lui a valu d’être décoré des Palmes Académiques françaises et d’avoir accédé au grade de Grand Officier de l’Ordre National Malgache .
Charles Raza