
Entouré par les membres du Bureau permanent, le numéro Un de la Chambre basse a haussé le ton hier.
« Procéder à une voie extrajudiciaire serait un délit de Justice. A mon avis, il n’y a pas d’autre moyen de régler cette situation que d’attendre le verdict de la Haute Cour Constitutionnelle ». C’est en ces termes que le président de l’Assemblée nationale, Jean Max Rakotomamonjy a réagi à la déclaration de nombreux observateurs, aussi bien nationaux qu’internationaux, qui exhortent la Présidence de la République et la Chambre basse à trouver une solution politique par la voie de négociation.
Fonctionnement régulier. C’est la première fois depuis le début de la mise en œuvre de la procédure de déchéance du Président de la République que le numéro Un de la Chambre basse décide de rompre avec le silence et de donner sa version des faits. « Il y a tant de calomnies et de propos injurieux visant à discréditer les parlementaires, j’ai donc décidé de mettre les points sur les « i », a-t-il expliqué. Avant de faire savoir au cours de la conférence de presse d’hier que les députés refusent de négocier et s’en remettent à la HCC. « Laissons la Haute Cour Constitutionnelle faire son travail », a-t-il soutenu. En soulignant que « la procédure s’inscrit dans le cadre du fonctionnement régulier des Institutions ».
Point de non retour. Convaincus du fait que les accusations contre le numéro Un d’Ambohitsorohitra sont fondées, les députés refusent de faire machine arrière. D’ailleurs, bon nombre d’observateurs estiment que les deux parties se trouvent actuellement sur le point de non retour. Faire des négociations serait une voie extraconstitutionnelle voire anticonstitutionnelle car la procédure est déjà engagée au niveau de la HCC. « Nous exigeons le respect de l’Etat de droit et des valeurs de la République qui reposent notamment sur le principe de la séparation des pouvoirs. Personne n’est au dessus de la loi. Il faut laisser la HCC faire son travail », a déclaré Jean Max Rakotomamonjy. Et de réitérer qu’« il y a eu violations graves et répétées de la Constitution de la part du Président de la République. Ce qui a amené les députés à enclencher la mise en accusation qui n’est nullement un coup d’Etat puisqu’une pareille procédure est prévue expressément par la loi fondamentale ».
« Blocage en haut lieu ». Interrogé sur l’existence d’un éventuel projet de motion de censure contre le gouvernement Ravelonarivo, le président de l’Assemblée nationale de laisser entendre que Tsimbazaza commence à envisager cette option en ce moment. Faut-il rappeler que le refus du ministre de la Communication d’assurer la retransmission en direct de l’interpellation des membres du gouvernement est à l’origine de cette défiance des députés envers le gouvernement. D’après des parlementaires, le ministre Andrianjato Vonison Razafindambo leur aurait avoué que la retransmission est impossible à cause d’un « blocage en haut lieu ».
Communauté internationale. Jean Max Rakotomamonjy a également profité de cette rencontre avec la presse pour interpeller la communauté internationale. « Si cela s’est passé en France par exemple, qu’aurait dit la communauté internationale », se demande-t-il. Et d’appeler au passage les observateurs internationaux à faire preuve d’objectivité dans leur prise de position. A noter que la rencontre avec les membres du gouvernement prévue se tenir hier n’a pas eu lieu car aucun ministre ne s’est présenté à Tsimbazaza. Un « boycott » qui n’est pas pour détendre les rapports entre Mahazoarivo et Tsimbazaza qui sont l’un et l’autre, suspendus à la décision d’Ambohidahy.
Davis R