Le Palais de Tsimbazaza était encore le théâtre de la corruption à haut niveau hier.
Après avoir été au pouvoir pendant seulement un an et quatre mois, le président de la République, Hery Rajaonarimampianina, se trouve déjà sur un siège éjectable. Son sort est désormais entre les mains de la Haute Cour Constitutionnelle. En effet, après plusieurs heures de tractations, les députés ont voté hier soir la « Proposition de résolution sur la requête de mise en accusation du président de la République ». Cette requête a déjà été déposée auprès du bureau permanent de l’Assemblée nationale le vendredi 22 mai à 16h. 115 députés issus de plusieurs groupes parlementaires existant à Tsimbazaza, entre autres, le VPM/MMM, le Leader Fanilo, le Hiaraka Isika, le TIM, le MAPAR, le HVM et le GPU ont apposé leur signature sur la liste des partisans de cette procédure de déchéance. Comme motif, les députés avancent entre autres, le non respect des principes de la séparation des pouvoirs et de la laïcité de l’Etat, le non respect de l’article 79 de la Constitution prévoyant un délai de trois semaines pour la promulgation des lois votés au niveau de l’Assemblée nationale, le non respect de l’article 49 de la Loi fondamentale dont il a bafoué en signant les résolutions prises lors des Assises nationales d’Ivato, le non respect de l’article 5 de la même loi prévoyant la mise en place d’une entité indépendante en charge de l’organisation des élections et le non respect de l’article 167 exigeant la mise en place de la Haute Cour de Justice un an après la montée au pouvoir du président. Hery Rajaonarimampianina est également taxé de haute trahison pour avoir bafoué la loi 2014-01 relative à l’organisation et au fonctionnement de l’Assemblée nationale.
Corruption. En tout cas, 121 députés sur les 125 ayant assisté au vote qui s’est déroulé tard dans la soirée, ont voté pour la déchéance. 4 députés seulement ont donc dit non à la destitution de Hery Rajaonarimampianina. Pour leur part, certains parlementaires élus sous la couleur du HVM ont quitté la salle de séance lors du vote. Il convient de noter toutefois que le vote s’est déroulé dans une ambiance cacophonique qui n’est pas du tout digne d’une Institution de la République. En effet, certains députés en sont même venus aux mains. C’était le cas, entre autres, de la députée Jocelyne Rahelihanta qui s’est bagarrée avec la députée Vololona Raherisoa, ou encore du député Nicolas Randrianasolo qui s’est battu avec le député Sayah. Tous étaient membres d’une même famille politique qu’est le MAPAR. Comme à l’accoutumée, le Palais de Tsimbazaza était encore le théâtre de la corruption à haut niveau où l’on assiste à des achats de vote qui se déroulent sous les yeux de tous les observateurs hier. D’après les explications, le procès verbal des résultats de vote sera remis auprès de la Haute Cour Constitutionnelle ce matin même après la réunion du Bureau permanent de l’Assemblée nationale. Les yeux des observateurs sont donc désormais rivés vers Ambohidahy qui tranchera sur la question dans les jours qui viennent.
Davis R