Les membres de la société civile jubilent après la libération de Raleva, lundi dernier. Ce dernier est membre du groupe Justice et Paix et de l’antenne régionale de l’Observatoire indépendant des droits économiques, sociaux et culturels à Madagascar (OIDESCM). Il a été jeté en prison dans le cadre d’une affaire qui l’oppose à une société minière étrangère qui exploite de l’or dans le district de Mananjary. Les organisations de la société civile « saluent les mesures prises par le gouvernement, non seulement pour le contrôle immédiat qui a été effectué par le comité interministériel à propos de l’exploitation ; mais également pour la relaxe de M. Raleva et de ses pairs », ont-ils affirmé dans un communiqué publié le mardi 6 octobre dernier. « Cela témoigne de la volonté de l’Etat d’assurer la protection effective des droits fondamentaux des populations locales, et de restaurer un Etat de droit pour assurer une meilleure régulation du secteur extractif », poursuivent-ils. Le 3 octobre 2017, Raleva avait été mis en détention préventive et condamné à deux ans d’emprisonnement avec sursis. Lundi dernier, Raleva ainsi que ses pairs ont comparu devant le juge d’instruction de Mananjary.
Impunité. Les activités d’une société minière locale exposent à « des effets catastrophiques de ses opérations sur l’environnement, la santé et les moyens d’existence de la population locale », ont soutenu des membres de la société civile oeuvrant dans le domaine de l’environnement, dont entre autres le collectif Tany et le Craad-OI. Les communautés de Vohilava ont aussi manifesté à plusieurs reprises « pour faire entendre leurs voix, réclamant la fermeture définitive de l’exploitation aurifère de la société qui a continué à opérer en toute impunité ». Et d’ajouter que « outre le non-respect du cahier des charges, les dommages causés par cette exploitation aurifère sont désastreux avec notamment la déviation et le quasi-tarissement de la rivière Isaka ; la destruction des écosystèmes et des plantations agricoles ; et la pollution de l’eau qui continue de provoquer des maladies mortelles chez les populations riveraines ». Les communautés locales et la société civile ont ainsi interpellé le gouvernement sur ce cas qui fait des remous à Mananjary.
Recueillis par Rija R.