Les régions du Sud-Est du pays ont été les plus touchées par les événements climatiques extrêmes comme les cyclones et les inondations ces cinq dernières années.
Des années après le passage du cyclone Batsirai, relever la pente est encore difficile pour les populations de la région Vatovavy, surtout pour le district de Mananjary. En effet, la naissance de cette région coïncidait avec l’année de passage d’un nombre exceptionnel de cyclone tel que Ana, Emnati, Gombe ou encore le tristement célèbre Batsirai. Conséquence, la mise en place de la région s’est trouvée freinée par les dégâts socio-économiques engendrés par les catastrophes naturelles. « L’on peine à mettre en place les différents services déconcentrés faute d’infrastructures », nous confie Fano (nom d’emprunt), un responsable auprès d’un service déconcentré de Mananjary. En effet, les quelques infrastructures comme les bâtiments existants ont été détruites par les cyclones. A cela s’ajouterait un manque manifeste d’infrastructures qui serait causé par le fait que Mananjary n’était pas un chef-lieu de région auparavant. Pour faire face à la situation et répondre aux besoins des contribuables, les différents services opèreraient sur des terrasses de bâtiments publics existants.
Bloqués. Si sur le plan administratif, le relèvement patine, la situation serait alarmante auprès de la population. « Les divers chocs occasionnés par les cyclones qui ont ravagé cette partie du pays ont engendré des impacts psychologiques chez la population majoritairement agricole », nous explique Fano. Les populations auraient éprouvé une certaine réticence à retravailler leurs terres. « Ces deux dernières années, la production locale a considérablement diminué », déplore Fano. Avant de noter « cela a eu des conséquences néfastes sur la sécurité alimentaire. Déjà que les régions du Sud-Est souffrent de la malnutrition ». Le secteur agricole a, en effet, été fortement touché par le passage des cyclones. Outre les inondations causées par les fortes pluies, les rizières ont également été victimes d’ensablement. Les pertes sont colossales, ce qui aurait conduit les agriculteurs à délester le secteur. Les défis sont énormes en ce qui concerne le relèvement pour les régions du Sud-Est. La volonté politique manifestée par des actions et activités concrètes constitue une piste de solution. Reste à savoir si volonté il y a vraiment chez les décideurs.
José Belalahy