
Après la déclaration de l’état de sinistre national, il a été demandé à chaque ministère de procéder à l’ «évaluation détaillée des dégâts ».
131.549 sinistrés. Les chiffres sur l’étendue des dégâts sont édifiants. Sur le plan humain, on recense 131.549 sinistrés ; 71.781 déplacés ; et 55 personnes décédées. Ana a fait autant de morts que la Covid-19 en une semaine. Une dizaine de décès de plus par rapport aux premiers chiffres partagés par le ministère de l’Intérieur lors du conseil des ministres de jeudi dernier.
9271 élèves. Le domaine de l’Éducation a été également impacté avec 211 établissements touchés ; 508 salles de classe complètement ou partiellement détruites ; 55 salles totalement décoiffées ; et 9.271 élèves privés de cours. Des vacances forcées qui s’ajoutent à celles concomitantes aux mesures sanitaires dictées par la pandémie de Covid-19 qui ont « confiné » de fait les étudiants et élèves tant des établissements publics que privés. Avec ce que cela suppose de cours de rattrapage sauf si le programme venait à être limité.
22 Routes nationales. Les infrastructures routières ont aussi fait les frais (au propre comme au figuré) des aléas climatiques avec 22 Routes Nationales impactées ; 32 éboulements ; et 20 ponts endommagés. La RN 2 a notamment nécessité l’installation d’un pont Bailey à Moramanga pour rétablir rapidement la circulation des marchandises et des personnes entre le poumon économique de la Grande Île et la capitale.
16.992 ha de rizière. L’agriculture n’a pas échappé aux conséquences des intempéries avec 16.992 ha de culture rizicole impactés ; 6.580 ha de maïsiculture ; et 3821 ha de coopérative agricole. Des dégâts sur l’agriculture qui pourraient provoquer des « kere » et/ou relancer le phénomène de l’exode rural vers les grandes villes, au risque d’augmenter davantage le nombre des mal lotis et des sinistrés. Tout particulièrement dans la Plaine de Tana où les fortes précipitations ont entraîné l’effondrement de 2.320 talus et la rupture de 230 digues, provoquant des dégâts au niveau des habitations avec 11.774 maisons inondées et 58 autres détruites.
100 milliards USD. Alors qu’on n’a pas fini de dresser le bilan définitif des dégâts occasionnés par le récent passage d’Ana, une autre menace pointe à l’horizon avec Batsirai qui pourrait toucher la Grande Île samedi. Un cyclone tropical intense qui va forcément donner lieu à la réévaluation des dégâts et des besoins. La facture s’annonce lourde pour Madagascar qui subit de plein fouet les effets du changement climatique, trois mois après avoir participé à la COP 26 à Glasgow où le président Andry Rajoelina avait notamment remis sur le tapis l’Accord de Paris sur l’objectif de 100 milliards USD par an pour aider les pays du Sud à faire face au dérèglement climatique.
R.O