Lors de ses rencontres respectives avec les deux chefs de l’Exécutif de Transition, l’Ambassadeur de France a souligné « l’importance d’associer pleinement les civils au gouvernement et d’organiser des élections dans un délai raisonnable ».
Délai raisonnable
Ce n’est pas sans raison que ce diplomate qui parle de toute évidence au nom du Quai d’Orsay, se réfère au concept de « délai raisonnable ». Une notion en passe de devenir si elle ne l’est déjà, un principe général de droit qui impose de statuer dans un certain laps de temps qui ne frise pas la manœuvre dilatoire, encore moins le déni de justice. En des termes plus simples, c’est le droit pour toute personne d’être entendue ou jugée dans un délai raisonnable. Transposé aux élections, le délai raisonnable pourrait s’interpréter comme étant le droit des politiques d’être jugé par le peuple par la voie des urnes. Et ce, dans un délai qui ne soit pas fixe comme les 60 jours prévus par la Constitution et mentionnés noir sur blanc par la HCC dans sa décision du 14 octobre 2025, pour procéder à l’élection d’un nouveau président de la République. Il ne s’agit pas non plus d’un délai excessif de « 18 mois au moins et 2 ans au plus » annoncé par les nouveaux tenants du pouvoir pour la durée de la transition. Ou de la refondation pour se mettre à l’ère du « fanovan-drafitra » ou changement structurel. Un vocable qui rappelle le Programme d’Ajustement Structurel (PAS) vers la fin de la Deuxième République exigé à l’époque par les institutions de Bretton Woods. Chaque PAS du régime du Colonel au béret vert sera sûrement suivi de près par les partenaires techniques et financiers. A commencer par la France qui avancera de « nouvelles propositions dans les prochaines semaines », pour ne pas dire dans un délai raisonnable. Quand bien même la raison d’Etat serait parfois déraisonnable.
R.O
