Le calvaire est quotidien. Aucun quartier de la capitale n’est épargné par ces coupures d’électricité et d’eau qui empêchent les usagers de la Jirama de vivre normalement. C’est toujours avec le même sentiment de colère et de frustration que les Tananariviens constatent les méfaits du délestage au sein de leur foyer. Ils ont été toujours patients et ont pu supporter les épreuves les plus durs, mais c’est une véritable explosion sociale qui risque de se produire si les responsables n’y prennent pas garde.
Délestage : l’urgence d’une solution
Le ministre de l’Energie devant le flot de protestations suscité par ces délestages intempestifs a très vite réagi et a rejeté toute responsabilité dans cette défaillance de la Jirama, en affirmant que c’est sur les dirigeants de la société nationale que doit se porter l’opprobre de la population. Pour le moment, ce sont les résultats de la mauvaise gestion de la société nationale que les usagers constatent et qui les portent à mettre dans le même sac tous les dirigeants. Le problème ne peut pas perdurer et des solutions doivent être très vite trouvées pour soulager les souffrances des usagers. Les explications avancées font état de manque de carburant pour faire tourner les générateurs des centrales thermiques de la Jirama. On dit aussi que le ministre des Finances refuse de débloquer des subventions pour combler le manque à gagner de la société nationale. Ce dernier ne veut pas que le trésor public vienne une fois de plus à la rescousse de cette Jirama, siège de tous les abus et d’une certaine gabégie. On avance justement à présent que la chasse au vol d’électricité, source de manque à gagner est lancée et qu’elle sera impitoyable. C’est une des premières mesures urgentes que les responsables ont prises, mais elle n’aura pas d’efficacité immédiate. La population ne peut attendre plus longtemps et ne veut pas vivre plusieurs heures par jour sans eau ou électricité. Le problème va certainement remonter au plus haut niveau de l’Etat, car il y a péril en la demeure.
Patrice RABE