
Trois opérations aériennes ont été lancées au début de cette année en vue de provoquer des pluies artificielles servant à alimenter en eau les centrales hydroélectriques de la JIRAMA.
En fait, en cette période d’étiage, les cours d’eau sont à leur plus bas niveau ne permettant plus de faire fonctionner à 100% les centrales hydroélectriques de cette société nationale de production d’eau et d’électricité. « La JIRAMA est ainsi obligé de recourrir aux centrales thermiques. La gestion de cette société est de plus en plus déficitaire depuis les trois derniers mois de l’année 2018. En effet, ses dépenses en consommation de carburants s’élèvent à 55 milliards Ar par mois alors que ses recettes mensuelles n’atteignent que 58 milliards Ar en raison d’une vente à perte. Pis encore, elle n’était pas en mesure de régler à temps des fournisseurs entraînant la suspension de l’approvisionnement en carburants utilisés pour faire fonctionner les centrales thermiques. Du coup, un programme de délestage économique est opéré. Ces coupures de courant sont moins fréquents à Tanà mais, c’est plus accentué en provinces », a expliqué le ministre de l’Energie et des Hydrocarbures, Lantoniaina Rasoloelison, lors de sa rencontre avec la presse hier.
18 millions Ariary. A titre d’illustration, « la JIRAMA est obligé d’employer le gas oil à Antsiranana car les camions citernes transportant le fuel lourd ne peuvent pas y accéder en raison de la coupure de route. Il faut ainsi économiser des carburants en procédant au délestage », a-t-il rajouté. A Toliara, la population locale victime se plaint également car le délestage affecte de nombreuses activités comme la charcuterie et la restauration, la coiffure et la couture qui constituent pourtant une source de revenu principal. Quant à Antananarivo, le ministre de tutelle a soulevé que le délestage est plus ou moins maîtrisé. Notons que les besoins de la population locale se chiffrent à 230 Mégawatts durant la période de pointe alors que les centrales hydroéelctriques ne fournissent que 120 Mégawatts. Le reste sera de ce fait comblé par les centrales thermiques. Comme une solution pérenne, il rappelle que l’opérationnalisation des nouvelles centrales hydroélectriques de Sahovika et de Volobe d’ici à 2022 et 2024, contribuera à l’amélioration de la production d’énergie à Madagascar. Et en revenant sur les opérations aériennes visant à épander du sel dans les nuages et au- dessus des cours d’eau, il faut savoir que le coût de chaque opération est de l’ordre de 18 millions d’Ariary. En dépit de tout cela, le ministre de l’Energie a encore réitéré que l’équilibre opérationnel de la JIRAMA est prévu en 2020. En attendant, les subventions allouées par l’Etat s’imposent.
Navalona R.