« Il n’y a plus maintenant de délestage. Ce sont des coupures de courant causées par des problèmes techniques. Le délestage survient quand la production en énergie n’est pas suffisante pour satisfaire les besoins des abonnés. A l’heure actuelle, nos puissances installées sont de 245 Mégawatts alors qu’en période de pointe, la demande s’élève à 210 Mégawatts, soit, un surplus de 35 Mégawatts de puissance pour le Réseau Inter-connecté d’Antananarivo ». Le directeur général de la Jirama, Razafindroriaka Nestor, l’a expliqué lors de la célébration de la Journée Mondiale de l’Energie hier à l’hôtel Carlton. Un événement qui dure trois jours. Mais délestage ou coupure de courant, plusieurs quartiers de la Capitale étaient encore dans le noir hier.
Taux d’accès à 70 %. En fait, « c’est au niveau de la distribution de l’électricité qui pose problème car de nombreuses infrastructures de la Jirama sont abîmées suite aux intempéries. Hier, 35 poteaux en bois de la Jirama s’écroulaient. Ces poteaux conduisent les lignes de transport de basse tension et de haute tension vers les branchements des abonnés. D’où, la raison des coupures de courant dans certains quartiers d’Antananarivo. Les agents de la Jirama travaillent jour et nuit pour rétablir la situation », a-t-il fait savoir. A part les coupures de courant, plusieurs ménages se plaignent également des coupures de l’eau. Il a évoqué que c’est dû aux travaux de réparation des tuyaux de conduction d’eau au départ de la centrale de Mandroseza. Par ailleurs, l’Etat se lance actuellement dans une période de transition énergétique. « L’objectif inscrit dans notre nouvelle politique énergétique est d’augmenter le taux d’accès à l’électricité à plus de 70 % d’ici 2030 contre 15 % à l’état actuel. Un appel à projet est déjà lancé pour l’installation de 42 sites hydro-électriques dans quatre régions et la création des mini-centrales solaires dans le Sud », a exposé Horace Gatien, le ministre de l’Energie lors de cette cérémonie. Un projet d’exploitation de charbon en vue de la production d’énergie est également à l’étude à Toliara.
Solution d’urgence. Mais en attendant tous ces projets d’énergie renouvelable, l’Etat est contraint de négocier avec le secteur privé pour l’exploitation des centrales thermiques fonctionnant à gas oil comme le cas de l’AF Power à Antanandrano et Aggrecko à Ambohimanambola. « Ce sont des centrales de soudure qui sont installées à titre de solution d’urgence face au problème de délestage et en attendant la mise en place des centrales hydro-électriques ou d’autres sources d’énergies renouvelables. En effet, il faut 2 à 10 ans minimum pour leur opérationnalisation », a souligné Jacquis Randriamahazomanana, le directeur général de l’Energie au sein du ministère de tutelle.
Navalona R.