
Finis les devoirs et les révisions qui se font à la lumière des bougies ? Terminées les heures d’arrêt d’activités durant la journée, à l’origine de manques à gagner pour les professionnels ? Adieu les soirées dans l’obscurité et les journaux télévisés ou autres matches de foot ratés par les téléspectateurs à cause du délestage ?
Il semblerait bien que ce soit le cas et ce, dans tout Madagascar, si l’on en croit les déclarations faites, hier, par le directeur général adjoint de la JIRAMA chargé de l’électricité, Hery Bruno Nomenjanahary : « A partir de demain (ndlr, ce jour), ce sera la fin du délestage, après l’accord passé entre les autorités, les groupes pétroliers et la JIRAMA et ce, suite à l’initiative de la présidence de la République qui a organisé, lundi après-midi et pendant trois jours une réunion à laquelle ont participé les parties concernées». Des dispositions ont ainsi été prises et une entente, trouvée entre la JIRAMA et les pétroliers en vue d’alimenter, à la hauteur des besoins, les centrales thermiques, lesquelles assurent la majeure partie de la production énergétique à Madagascar. Il ne s’agit, toutefois, que d’une solution d’urgence, avance ce haut responsable de la compagnie nationale d’eau et d’électricité. L’objectif étant de mettre fin au calvaire du délestage tournant, vécu quotidiennement, non seulement par les tananariviens mais également par les populations des quatre coins de Madagascar. Curieusement, la déclaration du DGA donne une impression de déjà vu. Une énième annonce de la fin du délestage, faite par des hauts responsables de la JIRAMA, ou des hauts dirigeants du pays. Des déclarations que la réalité contredit bien assez vite puisque le délestage n’a cessé de s’intensifier.
Pluies provoquées. Depuis quelques semaines, le grand déficit de production de la JIRAMA a conduit, une fois encore, à de longues séries de délestage tournant, source de grand mécontentement chez les abonnés de la JIRAMA. L’explication fournie par les responsables de la compagnie fait état de la faible pluviométrie due à la dégradation de l’environnement et des conditions climatiques, ne permettant pas aux centrales hydrauliques d’atteindre leur pleine capacité de production. La JIRAMA, dont le système de production est essentiellement basé sur le thermique, peine à convaincre l’opinion publique. Rappelons que la JIRAMA totalise 114 centres de production électrique dont une centaine de centres alimentés par des groupes thermiques diesel. Le reste est composé de centres alimentés par des centrales hydroélectriques.
L’accord passé entre les pétroliers et la JIRAMA va-t-il alors mettre fin de manière effective, et définitive au délestage ? En tout cas, cette entente représente une solution d’urgence, d’après les explications du DGA de la JIRAMA. Et d’ajouter qu’une reprise des opérations aériennes pour provoquer des pluies est déjà prévue dès ce jour. Rappelons que la JIRAMA a déjà procédé, à deux reprises, à la provocation de pluies, ayant coûté 71 millions d’ariary.
Hanitra R.