Depuis hier, les entreprises ont le droit d’ouvrir jusqu’à 17 heures. Une décision à la fois réjouissante et problématique.
Demi-mesure
Réjouissante dans la mesure où le volume d’activité va augmenter pour permettre aux entreprises de retrouver progressivement leur rythme normal. Mais problématique également puisque les patrons d’entreprises vont devoir être confrontés à des contraintes matérielles et organisationnelles. En effet, comme les transports publics, notamment les taxis-be, ne sont pas encore disponibles, l’Etat a tout simplement renvoyé la balle aux entreprises quant aux moyens de transporter leur personnel du domicile vers le bureau ou l’usine. Un travail facile à dire qu’à faire puisque dans la plupart des cas, les employés habitent aux 4 coins de la capitale. Imaginez un peu deux employés, l’un habitant à Tanjombato et l’autre à Sabotsy Namehana, ce sera quasiment impossible pour l’entreprise d’assurer le transport de ces deux personnes. Non seulement, il y aura de la perte de temps puisque le car prendra peut-être une demi-journée, rien que pour le ramassage de ces deux employés qui, au final, n’auront qu’une demi-journée pour travailler. Mais le plus problématique pour les entreprises c’est de financer ces transports. La facture relative au carburant augmentera assurément pour ces entreprises déjà malmenées par les longues semaines de restrictions dues aux mesures sanitaires. En somme, au lieu d’apporter des solutions, cette nouvelle mesure de journée pleine sans transport public en rajoute davantage aux difficultés rencontrées par le secteur privé national qui est actuellement en train de perdre son statut de moteur de la croissance. Dans tous les cas, cette formule « journée pleine » sans transport en commun a toutes les chances d’aboutir à un échec car elle ne produira probablement pas l’effet escompté, à savoir le retour à une meilleure productivité des entreprises. Il reste à savoir si l’Etat trouvera une meilleure option d’ici deux semaines en lieu et place de cette demi-mesure.
R.Edmond.