Le processus démocratique en cours devrait conduire à un renouvellement de l’équipe gouvernementale.
L’actuelle équipe, sous la direction de Christian Ntsay, se prépare, en effet, à céder la place aux nouveaux ministres qui seront nommés. Dans les jours à venir, le vent de changement touchera Mahazoarivo et un nouveau Premier ministre devrait alors être désigné à la suite de l’élection récente de la nouvelle Assemblée nationale. Ce changement entraîne ipso facto la démission de l’actuel gouvernement, dirigé par Christian Ntsay. Ce dernier a d’ailleurs déjà annoncé cette démission imminente.
Indépendants. Dans les coulisses, le bruit de ce nouveau remaniement bat son plein depuis la semaine dernière. Mais, jusqu’à présent, aucune annonce officielle n’est faite dans ce sens. Quoiqu’il en soit, une probable démission de Christian Ntsay et de son gouvernement signifie que la formation d’un nouveau gouvernement est attendue avec impatience. Et la nouvelle configuration de la Chambre basse pourrait refléter la composition du prochain gouvernement. Mais elle sera, sans aucun doute, d’obédience IRMAR même si les indépendants, qui ont prêté allégeance à la majorité, seront tentés de négocier des postes de ministres.
Mode opératoire. Le futur Premier ministre sera proposé par la majorité IRMAR dans l’Assemblée nationale. Cette étape s’avère être une simple formalité d’usage depuis la mise en application de cette disposition constitution vue que le dernier mot appartient au président de la République. En 2019, le nom de Christian Ntsay avait été décidé en haut lieu avant d’être proposé par la majorité Mapar de l’Assemblée nationale. Sous le mandat de Hery Rajaonarimampianina, le même mode opératoire était utilisé pour changer de Premier ministre. Aujourd’hui, les députés nouvellement élus ne feront pas exception à cette pratique bien établie.
Reconduction. Ce système permet de maintenir une continuité dans les procédures de nomination, tout en respectant les équilibres politiques au sein de l’Assemblée nationale. La majorité IRMAR, forte de son influence avec 84 députés, proposera donc le futur chef du gouvernement, qui devra ensuite être validé par le président de la République, comme le décrivent les textes en vigueur. Des noms ont circulé mais les bruits insistent par rapport à Marie Michelle Sahondrarimalala, ancienne ministre de l’Éducation nationale et députée élue à Fianarantsoa. Son nom a déjà été cité comme potentielle candidate au poste de Premier ministre à l’issue de l’élection présidentielle de novembre dernier. La reconduction de Christian Ntsay n’est pas non plus écartée, surtout parmi les partisans du régime.
Pénurie d’eau. Cependant, les attentes sont grandes quant au choix du nouveau Premier ministre et de son équipe ministérielle, étant donné que le pays est confronté à de nombreux défis économiques dans une pauvreté grandissante à l’échelle nationale. En ce début du dernier mandat constitutionnel de Andry Rajoelina, les chantiers qui attendent le prochain gouvernement sont nombreux et variés. Parmi les priorités, la question de l’eau et de l’électricité reste toujours d’actualité. Les pénuries d’eau potable et les coupures fréquentes d’électricité perturbent le quotidien des citoyens et freinent le développement économique. Sur ce sujet, l’actuel ministre de l’Eau et celui de l’Energie n’ont pas encore brillé pour trouver une solution pérenne et sérieuse à ces préoccupations de la majorité de la population. Le nouveau gouvernement devra alors mettre en place des solutions durables pour améliorer ces infrastructures essentielles.
Mesures audacieuses. Le redressement de l’économie nationale devrait figurer également en tête de l’agenda. Avec une croissance économique stagnante, le prochain gouvernement devra prendre des mesures audacieuses pour relancer l’activité économique, attirer les investissements et créer des emplois. Le financement de la caisse de l’État est un autre défi majeur, nécessitant une gestion rigoureuse des finances publiques et une lutte efficace contre la corruption. Des sujets auxquels le gouvernement actuel n’a pas pu démontrer des résultats probants. La réduction de la pauvreté grandissante est une urgence sociale que le nouveau gouvernement devra aborder avec détermination.
Diplomatie. La réhabilitation des routes nationales, vitales pour le développement économique et la mobilité des citoyens, devra être accélérée. Des infrastructures routières en bon état sont indispensables pour faciliter les échanges commerciaux et désenclaver les régions reculées. Mais ce n’est pas encore le cas actuellement. La redynamisation de la diplomatie malgache reste également un enjeu stratégique pour le prochain gouvernement si le régime est réellement motivé pour faire bouger les lignes. Car jusqu’à présent, la diplomatie malgache n’est pas parvenue à renforcer les relations internationales du pays, ni attirer des partenaires étrangers, ni positionner Madagascar comme un acteur clé sur la scène régionale, le tout dans un contexte de tension à l’échelle internationale.
Rija R.