
A l’instar des villes violemment touchées par la pandémie liée au coronavirus, les villes Malagasy comme Antananarivo, Toamasina ou Fianarantsoa sont très densément peuplées. Une situation qui « crée des conditions propices à la propagation rapide du virus et d’une manière peu détectable », interpelle le document relatif à la cartographie de risques de propagation du covid-19 en Afrique produit par l’Africa Center. Selon toujours le document, « la concentration des implantations humaines dans les capitales constituerait un niveau de vulnérabilité élevé ». Ainsi, les « zones bâties d’une grande partie du territoire africain présentent des densités démographiques plus élevées qu’en Europe et aux États-Unis. Les taux de transmission de la grippe en Inde augmentent, selon les observations, au-delà d’une densité de population de 282 habitants par kilomètre ». Une vulnérabilité qui n’est pas à écarter dans les villes malagasy comme Antananarivo, Toamasina ou Fianarantsoa, où les gestes barrières ont été soudainement jetés aux oubliettes après le lancement du Covid-Organics et malgré les interpellations des divers acteurs de la lutte contre la pandémie.
Système. Outre les risques liés à la densité de la population, le document produit par l’African Center interpelle également sur le système de santé des pays africains. Côté malagasy, la pandémie a mis d’un côté, en exergue, la fragilité d’un système de santé et les défis auxquels il fait constamment face. Et de l’autre, la capacité des responsables auprès du ministère de la Santé de s’adapter, d’anticiper et de faire face – et ce, malgré les difficultés et les lacunes – à la situation. Madagascar a également pu compter sur « les expériences des diverses épidémies qui l’ont frappé ». Les stratégies mises en place ayant consisté à « informer, contrôler, isoler le plus grand nombre de personnes à risques possibles ». Comme l’a fait savoir un haut responsable auprès du ministère de la Santé publique malgache « nous avons une solution de substitution au confinement. Ce qui consiste à répertorier les personnes porteuses du coronavirus en vue de les isoler, ce qui devrait casser la chaîne de transmission du virus ».
Recueillis par José Belalahy