
Les Lampions malgaches sont appelés à disparaitre, et cèdent leur place aux produits chinois.
La célébration de la fête nationale malgache n’est plus très loin, dans trois semaines. Et les «arendrina» faits de papiers commencent également à faire leur apparition sur le marché local. Ces lampions malgaches qui illuminent la veille du 26 juin risquent pourtant d’être appelés à disparaitre, face à la prolifération des produits chinois. Ils seront remplacés par ces gadgets lumineux venant directement de la Chine, comme tous les ans. Or, l’invasion de ces derniers risque non seulement de ne plus faire connaitre aux enfants malgaches la joie de porter de vrais lampions illuminés de bougies, mais également de créer des impacts négatifs sur les revenus des artisans malgaches. « Nous ne nous cessons de fabriquer des lampions tout au long de l’année. Pourtant, notre plus grand souci est la prolifération des produits chinois. Nous avons peur que nos lampions ne feront plus du tout l’objet de convoitise des malgaches. Et à cela s’ajoute la hausse des prix des matières premières, d’année en année. Nous risquons ainsi de disparaitre, alors que depuis toujours, nous vivons de la fabrication de ces lampions faits de papiers », se plaint un artisan du coté d’Anosibe. Ces tiges, boules, baguettes lumineuses venant de la Chine sont peut-être attirantes. Mais faut-il oublier que ces lampions à la malgache sont un symbole de victoire, à la veille du jour de l’Indépendance? Leur déperdition bafoue la culture malgache. Alors, vu que jusqu’ici, aucune loi n’interdit l’importation de ces produits chinois à Madagascar, il appartiendra donc à chaque malgache d’en délibérer. C’est une question de mentalité! « Les Malgaches sont facilement influencés par ces produits étrangers, au point de négliger leur propre culture », se désolent ces artisans.
A l’étranger. Quoi qu’il en soit, les artisans malgaches essaient d’apporter à chaque année de nouvelles touches à leurs produits. «Nous arrivons à produire au moins une quinzaine de variétés de lampions. Mais tout dépend en grande partie des demandes de nos clients», poursuivent les artisans. Mais la concurrence est rude. Il faut une semaine à un ménage pour pouvoir produire 500 pièces de lampions. Alors que pour les produits importés, ils inondent en un rien de temps le marché. Quand bien même, une certaine partie des commandes des « arendrina » proviennent des ex-provinces, et également de l’étranger.
Arnaud R.