Député élu à Antalaha, Laisoa Jean Pierre dit Jaovato, se fait discret ces derniers temps. Acceptant de nous livrer ses réactions, il révèle qu’une nouvelle majorité pro-Rajaonarimampianina est en cours de formation à Tsimbazaza.
Interview.
Midi : On dirait que vous avez abandonné les débats politiques à l’Assemblée nationale, est-ce vrai ?
LJP : « En fait, j’ai décidé d’agir dans la discrétion. Et je continue. Je suis en train de piloter des négociations pour la formation d’une nouvelle majorité soutenant le président de la République après l’échec de la motion de déchéance et celle de censure. La Nouvelle Majorité Parlementaire ou NMP n’est plus la majorité actuellement. Elle est devenue fictive et superficielle. La future majorité sera réelle. »
Midi : Etiez-vous donc contre la motion de censure ?
LJP : « Avant d’engager un combat, il faut d’abord mesurer votre force par rapport à celle de l’adversaire. On peut gagner en nombre, mais on ne remporte pas forcément la victoire. C’est le cas de ces députés qui ont soutenu la motion de censure. Le fait de ne pas avoir adhéré à cette motion de censure a valu des menaces de mort pour ma famille et moi. Mais, je n’ai pas changé d’avis. »
Midi : Pourquoi n’avez-vous pas soutenu la motion de censure ?
LJP : « Elle n’est pas fondée. Quelle est la faute du gouvernement Ravelonarivo ? J’ai essayé de raisonner les députés qui ont soutenu la motion, mais certains n’ont pas abandonné le projet. Voilà le résultat : c’est l’Assemblée Nationale tout entière qui est discréditée. On a subi deux échecs successifs. »
Midi : Après ces deux échecs, ces députés tentent actuellement de revendiquer le changement du gouvernement avant les Communales, qu’en dites-vous ?
LJP : « C’est un comportement politique suicidaire. Ces députés demandent l’impossible. Changer le gouvernement avant les Communales est inconcevable. En fait, certains députés veulent se faire remarquer pour être nommés dans un quelconque gouvernement. Ils exercent une pression en faisant des déclarations dans la presse. Cette pratique politique est révolue. »
Midi : Quelles solutions proposez-vous si le blocage au niveau de l’Assemblée nationale persiste ?
LJP : « Laissons les Communales se tenir à la date prévue. Après les Communales, on va mettre en place le Sénat. Je suggère la dissolution de l’Assemblée nationale après la mise en place du Sénat si la crise institutionnelle persiste. N’oubliez pas que le Sénat, comme l’Assemblée nationale, peut voter des lois. »
Recueillis par R. Eugène
