
Une délégation des députés MAPAR, TIM, MMM et indépendants a été reçue par les responsables au niveau des Ambassades des Etats-Unis, de l’Union européenne et celle de la France hier.
« Pas question de faire machine arrière ». C’est ce qu’a déclaré hier le député de Toliara Tinoka Roberto concernant la rencontre des députés TIM et MAPAR avec la population tananarivienne prévue se tenir demain au parvis de l’hôtel de ville Analakely. Malgré les intimidations, les parlementaires issus des mouvances Ravalomanana et Andry Rajoelina sont déterminés à effectuer leur compte-rendu. Et ce, conformément à l’article 208 du Règlement intérieur de la Chambre basse autorisant les députés pour un compte-rendu à chaque fin de session. Face aux menaces d’arrestation brandies par le Préfet de Police d’Antananarivo, le général Angelo Ravelonarivo, les députés de l’opposition ont décidé d’alerter la Communauté internationale. Hier, une délégation des députés « Tiako i Madagasikara », ceux du « Miaraka Amin’i Prezida Andry Rajoelina », ceux du « Malagasy Miara-Miainga » et des élus indépendants ont effectué un lobbying auprès des représentants du Corps diplomatique et consulaire résidant dans la Grande Ile. Aussi, une rencontre avec le Chargé d’Affaires des Etats-Unis, Stuart Wilson a eu lieu dans la matinée. D’après les informations, de nombreuses questions relatives aux élections de 2018 ont été évoquées durant la rencontre. Le Chargé d’Affaires a réitéré le plein soutien de l’Ambassade des Etats-Unis pour une élection présidentielle libre, équitable, inclusive et transparente.
« Au forceps ». Après Andranomena, les parlementaires de l’opposition ont été reçus par l’Ambassadeur de l’Union européenne à Ankorondrano. Une occasion pour les Hanitra Razafimanantsoa, Tody Arnaud, Tinoka Roberto, Irma Naharimamy, Rabenirina Maminiaina, Volahaingo Marie Thérèse et consorts d’interpeller le responsable de l’UE, un des bailleurs majeurs de l’organisation des élections, par rapport à l’adoption « au forceps » des lois électorales au niveau du Parlement. « Des lois votées sous le signe de la corruption et qui ne nous permettront pas d’organiser des élections crédibles, transparentes et acceptées par tous », a martelé la vice-présidente de l’Assemblée nationale. Faut-il rappeler que la Communauté internationale a toujours encouragé les parties prenantes malgaches à mettre en œuvre toutes les conditions nécessaires pour la tenue d’élections sans exclusion. Dans l’après-midi, la délégation a également été reçue par l’Ambassadrice de France à la Résidence de France à Ivandry. Avant la manifestation de compte-rendu sous haute tension prévu demain, les députés élus sous les couleurs du TIM, ceux du MAPAR, les MMM et les indépendants ont exprimé leur inquiétude auprès des responsables des Ambassades des Etats-Unis, de l’Union européenne et celle de la France. « Nous les avions avisé par rapport aux dérives démocratiques des tenants du régime et au non-respect des droits fondamentaux de la population », a déclaré maître Hanitra Razafimanantsoa. Avant de soutenir au passage que « le Préfet de Police n’est qu’un responsable désigné et ne peut pas proférer des menaces contre des députés élus démocratiquement par le peuple ». Quoi qu’il en soit, les parlementaires de l’opposition persistent et signent dans leur démarche. « La rencontre avec la population tananarivienne prévue demain est maintenue », a-t-on martelé.
Davis R