
Dans un souci de transparence, les responsables du PAAEP précisent que les remblais à Laniera et Ampiriky couvrent chacun 1 000m² pour améliorer l’approvisionnement en eau.
La clarification était attendue. Face aux interprétations qui ont suivi la décision prise en Conseil des ministres, les responsables du Projet d’Amélioration de l’Approvisionnement en Eau Potable (PAAEP) ont tenu à préciser la portée réelle de la dérogation accordée pour les remblais effectués à Laniera et à Ampiriky. « Contrairement aux rumeurs laissant entendre de vastes extensions, les travaux autorisés ne concernent qu’une surface de 1 000 m² », a souligné hier Ranto Rakotonjanahary, coordonnateur du projet, expliquant qu’ « ils n’ont aucun lien avec les remblais controversés réalisés près du Lac Iarivo, aujourd’hui au cœur d’une vive polémique ».
Besoins
Les interventions du PAAEP ciblent deux zones périphériques particulièrement touchées par une forte concentration de fer dans leurs eaux souterraines : Ampiriky, relevant de la commune d’Ambohidrapeto Itaosy, et Laniera, située dans le Fokontany d’Andalanomby, dans la commune de Sabotsy Namehana. Ce phénomène altère la potabilité de l’eau distribuée aux ménages. Les remblais entrepris visent ainsi à préparer la mise en place de bassins d’aération, destinés à faire circuler l’eau en cascade afin de réduire la teneur en fer. Un procédé simple, mais indispensable pour garantir une eau saine et conforme aux besoins quotidiens des riverains.
100 m³
Ces aménagements profiteront aux populations raccordées à l’UCT d’Ivato pour Andalanomby, ainsi qu’aux habitants d’Ambohidrapeto, Itaosy et des environs pour Ampiriky. Chaque installation pourra produire environ 100 m³ d’eau par heure. Une capacité encore insuffisante pour couvrir l’ensemble des besoins, mais qui améliorera sensiblement la distribution actuelle. Des améliorations ont d’ailleurs été apportées aux forages existants, tandis que de nouveaux points d’eau ont été aménagés pour renforcer l’alimentation du réseau.
Autorisation
La dérogation, octroyée en 2022 dans le cadre du décret suspendant les remblais dans le Grand Tana, répond à une procédure stricte. Aucun remblai ne peut être réalisé sans autorisation spécifique, rappellent les autorités, soucieuses d’éviter toute confusion autour de la nature des travaux. Il s’agit d’une exception accordée pour un projet à vocation sociale et sanitaire, et non d’un passe-droit susceptible de profiter à d’autres opérations immobilières. Enfin, les responsables insistent : le site de Laniera concerné par le PAAEP n’a rien à voir avec celui du Lac Iarivo, où sont menés d’autres travaux aujourd’hui contestés. Le projet s’inscrit dans une logique d’intérêt public, visant à garantir une eau de meilleure qualité aux zones périphériques de la capitale. Une démarche qui entend concilier préoccupation sanitaire, respect de la réglementation et protection de l’environnement.
Julien R.




