La construction de la ville nouvelle Tanamasoandro semble poser plus de problèmes que prévu. C’est pourtant un projet moderne qui va permettre de désengorger la capitale qui est en train d’étouffer à cause de sa surpopulation. Son emplacement du côté d’Ambohitrimanjaka provoque cependant la colère des agriculteurs dont les rizières vont être remblayées. Les manifestations du week-end dernier montrent que la réalisation du projet ne sera pas aussi facile que ses promoteurs l’avaient escompté au début.
Des agriculteurs qui : font de la résistance
La construction de la ville nouvelle Tanamasoandro est un projet présidentiel et il doit permettre de repousser les limites de la ville d’Antananarivo et lui donner l’allure d’une capitale moderne. Elle s’étend sur mille hectares. La réalisation du projet s’accompagne de l’expropriation de propriétaires terriens qui vont être indemnisés. Parmi ceux- ci se trouvent des agriculteurs qui sont plus que réticents à l’l’idée de céder leurs parcelles. Ce sont des rizières auxquelles ils sont attachés et sur lesquelles des travaux de remblayage vont être effectués. Le discours qu’on leur tient pour les convaincre leur semble bien opaque car les indemnisations promises ne vont pas les prémunir d’un avenir incertain. Ils protestent contre le fait que cet argent ne leur garantira pas de pouvoir vivre récemment. Le refus de céder leurs terres est assez net et le mouvement de protestation qui est engagé risque de prendre de l’ampleur. Il est nécessaire que le dialogue s’instaure car il s’agit d’un véritable problème de société. Il ne peut pas se régler grâce à des compensations financières. C’est de l’attachement de paysans à leurs terres qu’il s’agit. Il n’est pas question d’utiliser des prérogatives de puissance publique pour les forcer à accepter. L’opinion commence à découvrir ces manifestants qui font de la résistance.
Patrice RABE