
A part l’identification du type d’infraction, un des éléments majeurs de la lutte contre la traite d’êtres humains est la poursuite des auteurs. Durant l’année 2024, 10 affaires de cas de traite ont été jugées par le TPI d’Antananarivo avec des amendes comprises entre 500 000 ariary et 20 000 000 ariary pour les personnes condamnées.
En novembre 2024, le ministère de la Justice a spécifiquement sorti un circulaire à l’intention de tous les chefs de cours et de juridictions, portant politique pénale en matière de poursuite et de répression de l’infraction de traite d’êtres humains. L’objectif étant d’intensifier la lutte contre la traite d’êtres humains, de démanteler tout réseau d’auteurs de traite au niveau national ou transnational et d’apporter une protection effective et efficace aux victimes de traite. Ainsi, dans son rapport annuel 2024 sur la lutte contre la traite d’êtres humains à Madagascar, le Bureau de lutte contre la traite d’êtres humains ou BNLTEH rapporte que 60 dossiers ont été instruits au niveau des différents parquets durant l’année 2024, et portant sur 91 auteurs présumés inculpés de traite des personnes, d’après le rapport du ministère de la Justice. Notons que ces dossiers ne concernent pas exclusivement ceux reçus en 2024, mais tout simplement le nombre de dossiers renvoyés au niveau du siège pour fin de jugement.
Types
En matière de jugement, et en particulier pour le cas du TPI (Tribunal de première instance) d’Antananarivo (Anosy), 10 affaires de cas de traite ont été jugées. Parmi les 29 prévenus identifiés dans ces dossiers portés en jugement, douze personnes ont été condamnées à des peines de prison allant de 6 mois à 10 ans et à des amendes comprises entre 500 000 ariary et 20 000 000 ariary. La traite aux fins d’exploitation de la prostitution d’une personne, la traite aux fins d’exploitation du travail domestique, la traite aux fins de mariage forcé et la traite aux fins de vente de personnes constituent les quatre principaux types d’infractions de traite recensées dans ces dossiers. Il est à noter que le TPI d’Antananarivo est la juridiction qui reçoit le plus grand nombre de dossiers de cas de traite à Madagascar. En 2024, Madagascar a intensifié ses campagnes d’information et de sensibilisation à travers diverses initiatives marquantes dans les régions d’Analamanga, DIANA, SAVA et Atsimo-Andrefana. Ces évènements ont permis d’impliquer les autorités locales, les OSCs et la population dans la détection et le signalement des cas de traite au niveau de chaque communauté. Des campagnes médiatiques ont été également menées localement et à l’échelle nationale pour informer tous les citoyens sur l’ampleur du phénomène.
Recueillis par Narindra Rakotobe