C’est parti pour cinq jours de réunion au CCI Ivato. Les Assises nationales sous l’égide du Conseil œcuménique des églises chrétiennes FFKM ont débuté hier avec la présence du président de la République, Hery Rajaonarimampianina, et deux anciens présidents de la République, Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana. Elles rassemblent plus d’un millier de participants, représentants d’entités légales, issus des différentes régions de l’Ile. Ces Assises nationales pour la réconciliation nationale promettent des échanges très animés à la suite des Assises régionales du mois de mars qui ont abordé tous les aspects de la vie du pays. Le public espère la transparence sur le déroulement et les résultats des réunions.
Des Assises pour l’apaisement
Le pays a besoin plus que jamais d’apaisement et de stabilité pour son développement. Le président de la République l’a évoqué dans son discours pour affirmer que la réconciliation nationale est un passage incontournable à cause des rivalités politiques qui n’ont cessé de nourrir les crises cycliques sources d’appauvrissement. Il est conscient de la nécessité de la réconciliation avec les principes et les valeurs identitaires des Malgaches tels que le fihavanana. Il faut de la paix sociale et de la sécurité et de l’élan national pour en finir avec la crise multidimensionnelle et pour renouer avec le développement durable. Le président du FFKM est sur la même partition mais en mettant davantage l’accent sur la démarche formulée en quatre étapes par le FFKM pour arriver à la réconciliation nationale. Mea culpa, repentance, vérité et réconciliation. Malgré l’engouement et l’enthousiasme que connaissent ces Assises nationales, deux anciens chefs d’Etat et leur mouvance respective l’ont boudé à cause des « divergences d’opinion » qu’il faudrait cependant dépasser par le « patriotisme» selon Didier Ratsiraka qui souhaite leur présence à ce grand rendez-vous de l’histoire. Quoi qu’il en soit, les Assises ne sont fermées à personne et ne sont dirigées contre personne selon un observateur qui espère même qu’elles permettront de dresser un état des lieux complet de la situation politique et socio-économique. Et que l’on passera au peigne fin la politique gouvernementale dont une évaluation des performances est attendue après les cent jours de gouvernement. Toujours est-il que le public espère que ces Assises nationales renforceront le fihavanana. Mais qu’elles doivent en chemin dénoncer les lacunes de la Constitution, de la gouvernance politique, économique et financière, avant de formuler des propositions de solutions qui seront un référentiel pour l’avenir.
Zo Rakotoseheno